Babygirl
5.1
Babygirl

Film de Halina Reijn (2024)

la chienne aboie, la caravane e

Critique écrite à la va vite car j'ai vachement la flemme de trouver de belles tournures.


2/10 pourquoi ?


Concrètement la seule chose que j'ai aimé, c'est la proposition qu'on nous fait d'un adultère purement charnel, qui vient banaliser la gravité de la chose. On tombe sur une idée qu'il y a l'amour et qu'il y a le sexe : c'est une séparation qui se prêtait bien dans le film, mais qui a été rapidement annulée par la scène de pseudo-jalousie avec Esmée. [spoil] Dans la même lignée, à la fin du film, j'ai trouvé bien le fait que Romy discute avec son mari en tentant de lui faire comprendre qu'elle l'aime sans s'accomplir sexuellement avec lui : "you don't listen to me", il se ferme complètement à cette proposition que le sexe n'aurait rien avoir avec l'amour sentimentale. C'est encore une fois une femme qui n'est pas acceptée ni écoutée, que son mari essaie de canaliser dans le traditionnel discours de "tu as trompé, tu as tout détruit" plutôt que d'essayer de comprendre que c'est un rapport purement charnel, entre deux individus quasiment étranger l'un aux yeux de l'autre. [fin du spoil]


Il n'y a finalement et selon moi pas grand intérêt à voir Babygirl. Il se place comme un ééééénième film sur la pile de ceux qui pensent mettre un coup de pied dans la fourmilière. Parce que oui, ça aurait pu être bien d'explorer la sexualité d'une femme de 50 ans qui n'assume pas tellement d'avoir des kinks un peu discutables mais manque de bol, c'est parti dans un parallèle bancal et vu-et-revu de business woman ceo d'une entreprise qui aime le pouvoir, alors qu'elle n'attend qu'une chose c'est de se faire dominer lorsqu'elle rentre chez elle le soir. Et si en plus c'est joué par Nicole Kidman, alors là, je soupire sincèrement.


On ne parlera même pas de la crédibilité narrative du film, le rapport entre son amant et elle s'installe giiiiiga rapidement (il lui tient tête dès leur premiere rencontre, il n'a pas peur de la patronne puissante, alors que se permettre ce qu'il fait dans la vraie vie te fait juste accepter la rupture de ta convention de stage avec impossibilité d'exercer ailleurs). Sur papier, why not mais sur un film de 2 bonnes heures, prennons le temps d'installer tout ça d'une meilleure manière, non ?


Quant au kink, je conçois que la violence puisse être un fantasme. Par cette critique, ce n'est pas le kink que je rejette, meme si c'est à mon sens discutable. On peut penser que désirer la violence est une intégration par force, par ce que veut nous faire aimer la société/l'environnement/la culture. Donc non, je n'ai pas de problème avec la violence dans le rapport consenti des parties, mais davantage un soucis avec le fait que l'on puisse avoir un désir de violence à la BASE.


Au-delà de l'intime de chacun et de ses morales (on est ok ou non avec la polygamie/monogamie/le couple libre), l'écriture de l'adultère est par moment hyper intelligente et novative. Et paradoxalement, l'animalité constante du rapport (les grognements, les dominations/soumission et cet INABLE parallèle avec la chienne) venaient juste alourdir le propos et m'ont fait m'énerver tout du long. Réalisé pourtant par une femme, Babygirl a des accents angoissants de malegaze (le stagiaire stalker à l'aide?!) et aurait mérité d'être bien plus poussé et plus subtil. C'était finalement relativement médiéval !

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le 9 mars 2025

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cforcarlitta

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