Bad Boys : Ride or Die est un dérèglement de tout bon sens, en ce que l’écriture des personnages et la réalisation se plaisent à forcer le trait, à caricaturer son duo de flics jusqu’à renverser leur caractérisation respective : Mike est sujet aux crises de panique là où Marcus pète les plombs et s’engage dans des situations dangereuses, qu’il gère plus ou moins bien d’ailleurs. Cette inversion reste cependant forcée, et peine à convaincre un spectateur habitué au caractère de chaque protagoniste. Il revient alors à la mise en scène de dynamiser l’ensemble pour le rendre plus crédible, à grand renfort de plans tantôt au drone tantôt en GoPro, avec accélérations ou ralentis voire même retours en arrière, d’un montage on ne peut plus charcutier – qui rend illisible la plupart des séquences d’action, à l’image de la poursuite sur l’autoroute –, d’une surenchère de néons et de chansons à la mode. Le film atteint des sommets de mauvais goût, notamment quand Marcus se délecte de bonbons et de hot-dogs de la veille, s’abreuve à la fontaine d’une quelconque boisson sucrée et embrasse avec envie son épouse devant la reste de sa famille ; il radicalise cette culture américaine du XXL déjà observée dans Godzilla x Kong: The New Empire (Adam Wingard, 2024). Une inflation de bêtise parfois récréative – voir à ce titre le crocodile albinos qualifiée de raciste parce qu’il s’attaque aux bad boys noirs – mais souvent indigente.