Bailey possède une situation familiale fort complexe. Un jour, elle fait la connaissance d’un homme à la candeur confondante.
Bird, s'érige en une œuvre captivante et profondément originale, s'affranchissant des conventions narratives. Il est impératif de souligner le savoir-faire incontestable avec laquelle la cinéaste britannique parvient à fusionner intrinsèquement un réalisme social d'une âpreté saisissante à une dimension onirique et quasiment féérique, conférant au récit une profondeur stratifiée et une résonance émotionnelle indubitable.
Cette hybridation audacieuse, constituant indubitablement la pierre angulaire de l'édifice filmique, est magnifiquement illustrée par l'irruption énigmatique du personnage éponyme de Bird, incarné avec une présence sidérante par l'époustouflant Franz Rogowski. Ce protagoniste bizarre, dont les manières excentriques, le parler sibyllin et l'absence totale de coordonnées existentielles (nulle indication de son provenance, de son mode de subsistance, ou de sa raison d'être véritable en ces lieux) confèrent une aura mystérieuse, agit comme un catalyseur irréel au sein d'une quotidienneté âpre. Sa candeur déroutante et son allure de simplet rêveur apportent une lumière inattendue dans la vie de l'adolescente, souvent confrontée aux figures parentales défaillantes qui jalonnent son existence précaire.
Loin de toute moralisation douteuse ou d'une fausse empathie stérile, le film irradie un amour inconditionnel pour cette population marginalisée, que la réalisatrice connaît avec une intimité viscérale. Cet attachement profond se manifeste particulièrement à travers le personnage de Bug, le père, que le spectateur pourrait initialement vouer aux gémonies pour son absence criante et ses insuffisances répétées, mais qu'il en vient finalement à chérir en vertu de son humanité débordante et de sa complexité attachante. L'œuvre explore également avec une délicatesse remarquable la fascination de cette jeune fille de douze ans pour les oiseaux, une métaphore subtile de sa quête d'évasion et de liberté.
Sélectionné prestigieusement en compétition officielle au Festival de Cannes 2024, le métrage se profile comme une exploration cinématographique d'une sensibilité rare, confirmant la maîtrise d'Andrea Arnold à tisser des récits poignants où le banal côtoie le merveilleux, et où la tendresse se niche au cœur de la dureté du réel.