Je suis allé voir Blackbird sans avoir la moindre idée de ce dont il retournait. Sans doute avais-je lu le synopsis il y a longtemps, quand un nouveau film avec Kate Winslet avait été annoncé, puis l'avais-je oublié. Tout ce que je savais, c'est que c'était le nouveau film de la Reine, et qu'il fallait que j'y aille.
J'ai souvent dit que mon pitch de film parfait consisterait à voir une famille s'engueuler pendant deux heures autour d'une bûche de Noël. Bergman, en la matière, avait comblé mes attentes, avec Juste la fin du monde. Blackbird, c'est tout ça et un peu plus encore.
Tout n'est sans doute pas parfait ici, et d'aucuns jugeront le film un peu cousu de fil blanc et aseptisé. En ce qui me concerne, il a comblé toutes mes attentes. Tout est beau, tout est vie, de l'assurance débordante de Susan Sarandon à la fadeur apparente du personnage de Rainn Wilson, on rit, on est en colère, on pleure, c'est beau et simple comme un dimanche après-midi pluvieux d'automne, à regarder un film sous un plaid avec une tasse de chocolat chaud.
Kate Winslet, t'ai-je déjà dit combien je t'aime d'amour ? Combien je suis amoureux de ton travail, depuis que, âgé de six ou sept ans, j'ai vu Les Noces Rebelles ? Oserai-je dire comme tu n'es rien de moins que spectaculaire ici, en mère de famille en apparence coincée, autoritaire jusque dans ses gestes et un peu rétrograde ?
Blackbird, à regrets, restera sans doute un petit film d'automne, connu uniquement de ceux qui vont voir tout ce qui sort. C'est bien dommage. Allez-y. Il y a sûrement un peu de vous dans ce film, un peu de chacun de nous. Pour ma part, le voyage fut agréable, et bien trop court.