Blue & Compagnie est un subtil renouveau du cinéma grand public, pas si enfantin, qui semble davantage s'adresser aux adultes qu'aux enfants.
Bien sûr, John Krasinski n'oublie pas cette jolie touche de merveille, dans un coin du rêve. Tous ces amis imaginaires, qui n'attendent que d'être aimés, orphelins maintenant que les rêves ont grandi.
Arrive Bae (Cailey Fleming), une jeune actrice remarquable, dans la maison de sa grand-mère (Fiona Shaw). Avec tous ces souvenirs d'un age de l'enfance à l'adolescence. Heureux, mais aussi malheureux, qu'elle n'ose rouvrir. Quand soudain vient l'âge où les enfants grandissent, l'imaginaire aussi, qui s'envole parmi toutes ces boîtes en carton, emportant avec eux de triste poussière, perdue à jamais
Une structure narrative, qui nous entraîne dans un voyage où la dure réalité cède la place à un monde de magie et de fantastique, avec une forte charge émotionnelle.
Ainsi, Bae, malgré ses craintes, ne peut s'empêcher de poursuivre ces drôles de créatures. Une aventure imprégnée de malice, quand elle devient cette apprentie héroïne, déterminée par le désir de tisser des arcs-en-ciel de bonheur, quelque part perdue entre ce rêve d'enfant et ce compagnon invisible. Oubliant ses propres peurs, celle de se retrouver un jour seule, loin de son dernier refuge de tendresse, un père (John Krasinski) qu'elle aime tant, qui n'oublie jamais de la faire sourire.
Soudainement, une mystérieuse solidarité pleine d'amis imaginaires apparaît sous ses yeux, avec ce curieux monsieur Cal (Ryan Reynolds) à sa tête. Peut-être pour l'accompagner vers ce difficile chemin, ou bien pour réconcilier la petite fille qu'elle fut jadis avec elle-même.
C'est alors une mission très sérieuse à laquelle Bae s'engage : redonner à ces grands enfants leurs rêves et leurs espoirs. Avec un casting où se dessinent de jolies bulles et de grosses boules de fourrure, ainsi qu'une multitude de créatures exotiques aux couleurs qui explosent à l'écran. Suivi de mélodies engageantes, puis sensibles, qui contribuent à la fois à la dramaturgie, mais aussi à l'exploration de cet univers sans limite, crée par l'inventivité des auteurs.
Ce film innocent, amusant, plein de mélancolie et d'espoir, avec des acteurs tous excellents, sans pour autant être exceptionnels dans chacune de leurs interprétations. Mise à part la jeune Cailey Fleming, parfaitement en harmonie avec l'idée de ce film, qui rappelle que les lueurs de l'enfance permettent parfois d'adoucir les épreuves de la vie.
Un cœur qui leur parle de cet enfant, qui ravive de profonds souvenirs. Un pont vers un espace plus magique, qui transcende les âges et les réalités. Quelque chose qui favorise la croissance personnelle et le développement intérieur. La possibilité d'une force infinie de l'esprit, un cinéma pour grands et petits, teinté d'un beau moment d'évasion et d'imagination.