La Turquie est le terrain de jeu de James Bond dans ses secondes aventures cinématographiques qui contribuent à nous familiariser avec l'univers de 007 et avec ce qui sera le style et les recettes de la série qui s'annonce. Mais Terence Young, cinéaste able, réalise un bien mauvais film, pas aidé par un scénario très faible.
Si je parle de terrain de jeu, ce n'est pas tant en raison d'un quelconque caractère ludique de l'intrigue qu'à cause de cette façon d'espionnage simpliste relevant, tant pour ce qui concerne les personnages que le sujet, de l'enfantillage. Bond n'est certes pas un héros réaliste mais, dans cet épisode où Sean Connery fait une prestation transparente -la plus fade du lot- 007 se prête à une histoire ennuyeuse, sans éclat et, à l'image de l'action, sans envergure.
Où l'on voit l'organisation Spectre manigancer pour brouiller l'URSS et les Etats-Unis en utilisant l'espion de Sa Majesté. Finalement, ce qui frappe le plus dans cet avatar médiocre, ce sont ses archaïsmes, en particulier le statut de séducteur de Bond et son pouvoir sur des girls réduites à l'état de potiches enamourés se pâmant à la moindre oeillade de l'espion viril. Convention grotesque.