Jim Jarmusch nous avait déjà tant surpris et épaté par sa manière de mettre en scène sa propre analyse du monde et de la vie. Broken Flowers, sorti en 2005, doit en être une des plus simples et limpides de sa carrière, dans le bon sens du terme. Le réalisateur nous dépeint sa vision à travers Don Johnston incarné par Bill Murray, ancien Don Juan et tout juste largué par sa compagne, venant de recevoir une lettre anonyme selon laquelle il aurait un fils. Une enquête des plus périlleuses voit donc le jour et Don part à la recherche de ce dernier.
C'est à partir de là que le réalisateur nous fait part de son talent. On assiste à une succession de sketchs pour chaque conquête rencontrée ; un spectacle en soi car nous voilà face à une liste des plus hétérogènes. Chaque ex du héros a sa propre personnalité, symbole d'une Amérique éclatée aux multiples visages. Sharon Stone, Jessica Lange ou encore s Conroy, toutes jouent le jeu. Pourtant, elles ont toutes un lien qui les relie. Le panier de basket, la couleur rose ou encore, tout simplement, leur vie de femme.
Le ton humoristique du film n'est qu'un masque pour cacher cette tristesse omniprésente. Et Bill Murray ne fait que l'accentuer par sa prestation flegmatique et minimaliste. Tout n'est qu'une logique consternante tout au long du film et Jim Jarmusch nous livre ce portrait d'une Amérique éclatée entre beauté et tristesse, besoins et désillusions. Broken Flowers est un film accessible et authentique.