Les films inspirés d'histoires vraies ont cette contrainte que rien ne peut leur être ajouté (le contraire étant par contre vrai), du moment que le cinéaste désire rester fidèle aux faits. Il existe cependant une multitude de façons de raconter une histoire. Le découpage, le rythme, le point de vue en sont parmi les plus efficaces.
C'est en ça que Capitaine Phillips déçoit : quelque chose manque. Paul Greengrass se contente d'énoncer les faits d'une histoire tragique. Pourquoi ne pas exploiter la peur des Somaliens, sous le joug de leur oppressants, par exemple ? Au lieu de cela : une démonstration de la puissance militaire magistrale des Etats-Unis, des poursuites, des menaces, et de l'eau. Ah, et on sait que "tout va bien se er" et que le capitaine "parle trop". Niveau personnalité, les assaillants ne se situent pas loin de celle d'une huître.
Donc pour finir, tout cela est bien prenant mais se rapproche plus d'un film d'action basique que d'une aventure tragique. La fin se fait sentir à des kilomètres (problème de suspense) et ne "soulage" même pas.