Manga animé.

Quand je lis des critiques sur un film d'animation japonaise, il est souvent fait référence à la place de Manga. Or, ce dernier est une bande dessinée.
Pourquoi je dis cela ? Parce que le film présent est d'un genre quasi-inédit, et expérimental en soi ; c'est en quelque sorte filmer des planches de manga pour en tirer un long-métrage.

Nagisa Oshima voulait réaliser en quelque sorte l'adaptation du manga éponyme de Sampei Shirato, inédit en , et grand succès de cet époque, car il parlait aussi en substance de la jeunesse japonaise en révolte. Mais, étant indépendant, et donc sans moyens, il décida de faire quelque sorte de vu seulement dans La jetée, de Chris Marker ; filmer les cases du manga, en y ajoutant du son (doublages, bruitages et musique) afin de créer un certain rythme.

L'expérience est en soi intéressante, car le réalisateur a été jusqu'à faire des mouvements de caméra pour suggérer des mouvements, ou à faire beaucoup de gros plans afin d'éliminer le plus possible les bulles des cases.
Personnellement, je ne connais que de nom Sanpei Shirato, car le seul manga qui fut édité en , Kamui-Den, est désormais épuisé et se trouve en occasion à des prix prohibitifs. Mais là, j'ai pu irer la beauté de son trait (car ce sont des planches originales qui sont filmées), la rage qui en ressort lors des scènes de sabre, qui n'éludent pas la grande violence de ceux-ci (membres coupés...), qui font qu'effectivement, c'est cinématographique.
Seulement, ça dure près de deux heures, et à la longue, cette (in)animation a quelque de chose de vraiment pesant ; La jetée est sur le même principe, avec photos, mais ça durait 30 minutes environ. Là, ça ne me donne envie que d'arrêter, et de lire le manga, car il faut aussi avouer que ça va très vite, au point que je pense ne pas avoir tout compris dans la quête de vengeance de Kagemura.

Donc, il faut prier pour que le manga sorte un jour chez nous, car là, en matière d'expérience (un manga à regarder, dans le sens premier du terme), c'est souvent redoutable.