Malgré toutes les qualités du film, quelque chose a cloché pour moi dans cette réalisation de Robert Aldrich, grand (et inégal) director. Est-ce le côté grand-guignol de certaines séquences qui altérait ma confiance et me faisait craindre des séquences suivantes pénibles ?
Pourtant, chaque séquence isolée a son intérêt : elle est intrigante, ou elle est bien jouée, ou elle a du suspense, ou elle est spectaculaire, et souvent de l'ironie ou de la sensibilité lui donnent du charme.
Ce qui m'a empêché de garder un intérêt continu c’est, après un premier éclat horrifique et surtout grotesque, l’attente pénible de moments similaires, qui arrivent d’ailleurs de temps à autre, épars.
C'est le souvenir d’un autre film qui me revenait et m'intoxiquait : autrefois, je n’avais pas pu terminer la vision des Diaboliques, de Clouzot (film pourtant considéré comme inspirateur ou rival de certains films des grands maîtres du suspense, y compris ceux de Hitchcock). C’était après avoir vu Paul Meurisse se lever de la baignoire avec les yeux blancs en tendant les bras. C’était comme si un livre me tombait des mains, et j’avais abandonné. Avec "Charlotte", c’etait par moments une gêne du même ordre.
Mais je garde quand même un bon souvenir de la fin car la chute est sympathique, très humaine et plutôt cinglante pour les biens pensants.
(Notule de 2018 publiée en mai 2025)
Remarque du jour : je n’ai rien contre Clouzot - son Quai des Orfevres, qui est un chef-d’oeuvre du drame criminel, est de mes films préférés, comme Ulzana’s Raid - Fureur Apache de Bob Aldrich est pour moi un des meilleurs westerns de tous les temps.