Comment devenir riche (grâce à sa grand-mère). Dit comme ça, on dirait un film de série B des années 70 avec un titre à la Audiard. Nous sommes pourtant en Thaïlande, de nos jours.
Après une chute, on découvre à l'hôpital que Amah ( Ushea Seamkhum, formidable de résistance, toute en discrétion), la vieille dame, a une maladie incurable. Malgré la peine, bien sûr, la stratégie d'héritage de ses trois enfants, s'affûte. L'aîné, sérieux, est poussé par sa femme vénale pour "régler les papiers". Le cadet est un glandeur sympa, mais qui n'est pas indifférent à la perspective de voir tomber les billets. Et la fille, qui élève seule son ado, est sans doute la plus peinée, mais il faut bien vivre. Le tout sous les yeux du petit-fils, justement, qui voit le manège de chacun. Il n'a jamais trop prêté attention à sa grand-mère, plus intéressé par les jeux vidéo en ligne. Mais là, il retire ses écouteurs, va habiter chez elle, prépare les repas, la lave même, la masse aussi et l'accompagne au temple. Une découverte pour lui ! L'aïeule, pour autant, ne perd pas la boule et voit bien le jeu de chacun, en balançant, en douceur toujours , à la thaïe, quelques vérités bien senties.
C'est une comédie, douce amère, très réussie sur la rencontre de deux générations qui vont apprendre à se connaître, à se rapprocher. Une belle rencontre entre la vieille dame chétive, guidée par ses traditions, sentant la mort se rapprocher et l'ado, désinvolte qui saura changer pour l'accompagner tendrement jusqu'au bout.
Alors, qui remportera le pa
(Il se trouve que depuis 10 ans, je côtoie de près cette société parfois déroutante pour nous, Européens car elle s'appuie sur la famille, le respect des anciens, du roi, de l' armée, la force de la tradition bouddhiste et surtout l'argent. C'est un pays où l'on est fier de sa réussite, où on l'affiche. Mais surtout, où il n'y a aucune allocation pour rien. Ni d'impôts d'ailleurs. Ce qui change bien sûr les rapports humains, notamment intra-familiaux)
Ce film, très juste, de Pat Boonnitipat a eu un énorme succès en Asie et va concourir aux Oscars.
Alors, vive le cinémâââ sur tous les continents.