Troisième long métrage de Manuel Mur Oti, Condenados a été tourné après son meilleur film, Cielo negro. Ce drame rural d'une puissance visuelle certaine s'engage sur le chemin du mélodrame rural avec force mais la musique omniprésente de Beethoven, le surjeu occasionnel de Aurora Batista et un dénouement tragique trop attendu plombent quelque peu l'intérêt, bien que l'ensemble soit plus que décent dans sa noirceur, se critique sociale sous-jacente et son érotisme latent. Entre expressionnisme et néo-réalisme, son style seul suffit à en faire un classique du cinéma espagnol sous Franco, dont on sent bien les efforts pour ne pas irriter la censure de l'époque.