Bad Dessiné : Portrait of an american family.
Quelle horreur, mon Dieu, quel film horrible ! Quel souffle malsain m'a poussé à regarder ça, si loin, si longtemps, avec une telle ion ? Je sens tout de suite que cette critique ne sera pas pertinente, mais ne dites rien, faites ça pour moi, je crois que je suis un peu sous le choc de... de quoi ? De la souf ? De la folie ? De la misère ?
Crumb est riche et célèbre maintenant, il part vivre en , même lui se casse de ce monde horrible, son monde, chez lui, l'horreur. Syndrome de Kurtz cette fixation sur l'horreur. Parce que Crumb, dessinateur de bandes dessinées, violentes, malsaines et trash a de quoi s'inspirer. J'ai é deux heures dans sa famille, enfin ce qu'il en reste, et qui veut encore parler devant une caméra. Crumb a deux frères, le grand il a complètement laissé tombé la vie, vingt sous médocs, à l'étage de maison maternelle, jamais remis d'un père autoritaire ultra-violent, traumatisé du sourire, et un petit, souffre douleur sans amour, pervers flippant sur la voie d'une rédemption quasi-bouddhique, il y a la mère, à la ramasse, ancienne addict aux amphet'. Et Crumb, lui se promène là-dedans en riant, s'amuse d'une tentative de suicide, d'un séjour à l'hôpital psychiatrique. Parce que Crumb, c'est presque - totalement ? - une dernière visite avant la grande fuite. Lui il a réussi, comme les deux autres ont échoué, en dessinant toujours le pire de lui-même, quoi qu'il arrive.
Entre deux ages filmés chez lui, il raconte ses dessins, ceux de ses frères, leur enfance, ses traumatismes, on croise ses femmes, ses anciennes petites amies ; on regarde monté dans ses traits ses descentes de LSD, les psychoses de son frère, des gens des fois ajoutent quelques commentaires sans vraiment d'intérêt, peut-être juste pour nous laisser le temps de faire le point, de relativiser un peu le sordide souriant qu'on se prend dans la gueule, avant de replonger de la misère et la noirceur de la famille Crumb. Portrait de famille, portrait d'une Amérique, portrait immonde dont on ne lèvera pas les yeux - mais presque - jusqu'au bout.