Un groupe de scouts piégés au cœur d'une foret par un boogeyman bricoleur ayant truffé les bois de "boum j't'attrape" ingénieux tous plus tordus les uns que les autres, l'idée avait de quoi séduire. Pourtant Cub se prend les pieds dans le tapis, plombé par une trop grande déférence envers ses illustres aînés Vendredi 13 et Sleepaway Camp (pour n'en citer que deux) et incapable de forger sa propre identité.
En effet, dans ce premier long signé du belge Jonas Govaerts, tout semble balisé, déjà vu. On sent bien entendu un incommensurable amour du genre, une volonté de se positionner comme le digne héritier des survivals et slashers des 80's, mais l'entreprise ne décolle jamais vraiment, malgré quelques belles idées malheureusement rarement exploitées à fond.
On peut toutefois saluer cette volonté manifeste de proposer des images et des personnages iconiques, d'injecter un peu de poésie macabre, d'onirisme noir à la limite de la dark fantasy, dans un genre traditionnellement très terre à terre. Mais Cub ne parvient finalement jamais à offrir beaucoup plus que de bonnes intentions. Il échoue ainsi là ou It Follows avait réussi, bien incapable de transcender ses influences, d'adopter angle d'approche radicalement différent pour surprendre.
Et c'est bien dommage, car Cub jouit d'un production design de qualité, d'une superbe photo signée Nicolas Karakatsanis (Bullhead) et surtout d'un groupe de jeunes acteurs parfaitement dirigés. A ce titre, la performance à la fois intense, sobre et nuancée du jeune Maurice Luijten apparaît vraiment comme le gros point fort de cette production. Parfaitement crédible, il fascine autant par son charisme magnétique que par sa capacité à proposer un éventail d'émotions extrêmement complexe forçant l'iration. De quoi regretter encore davantage la platitude d'un scénario n'offrant que trop peu de place à son talent pour qu'il puisse vraiment s'exprimer.
Cub est donc une occasion manquée. Le brouillon frustrant d'un réalisateur dont on distingue déjà le talent en germe, enfoui sous un terreau infertile composé d'influences encore mal digérées. Espérons seulement que Jonas Govaerts trouve à terme sa propre voix et qu'il nous revienne avec un second film plus personnel, libéré de l’entrave que représente une trop grande révérence envers ses influences.