Trois raisons me donnaient très hâte de découvrir ce film documentaire :
- L'Ours d'Or qu'il a reçu l'hiver dernier à la Berlinale, l'un des trois plus grands festivals de cinéma, avec Cannes et Venise ;
- Le premier long métrage de la réalisatrice, Atlantique, vainqueur du Grand Prix au Festival de Cannes et qui m'avait totalement fasciné, parvenant à mêler le politique et le fantastique avec une impressionnante maîtrise et donnant très envie de découvrir la suite de son travail ;
- Le sujet de ce nouveau film : vingt-six trésors royaux du Dahomey, pillées lors de l'invasion des troupes coloniales françaises en 1892, qui s'apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d'origine, devenue le Bénin.
Le documentaire est exigeant, pas forcément très accessible, et multiplie les choix audacieux de mise en scène : Mati Diop continue d'oser le mélange des genres avec un mélange de scènes oniriques et d'autres ultra réalistes, de longs plans muets sur une première moitié puis un long age dialogué, des statues à qui la réalisatrice prête une voix off métallique, non genrée et qui pratique l'écriture inclusive, une durée très courte (1h05)... autant d'éléments qui peuvent dérouter.
Si le fond est en effet ionnant (entendre le fruit de la réflexion de ces jeunes Béninois), la forme ne m'a pas vraiment convaincu et m'a laissé relativement au bord de la route malheureusement.
Mais c'est finalement ce format si condensé et ces choix assez radicaux de mise en scène qui donnent sa force au film et qui rend son discours et sa réflexion sur le post colonialisme impactants.
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