Dalloway est un film d’angoisse en mode anticipation, centré sur une écrivaine confrontée à une intelligence artificielle de plus en plus intrusive. L’ambiance futuriste est soignée, le décor bien pensé, et l’atmosphère installée avec efficacité. Cécile de , en tête d’affiche, livre une performance saisissante, juste et tendue, qui porte le film sur ses épaules.
Mais malgré ces qualités formelles, le fond laisse à désirer. Le sujet — l’impact de l’IA sur la création artistique — est brûlant d’actualité, pourtant le traitement reste sans surprise. Le film effleure les grandes questions (création, identité, mémoire numérique) sans vraiment s’y plonger. On est loin des véritables dilemmes soulevés ces derniers mois par les bouleversements de l’IA dans le monde de la création.
Et puis, il y a un choix de scénario difficile à ignorer :
l’écrivaine au cœur de l’intrigue n’est pas exactement une génie méconnue de la littérature. Le film cite Kafka, ce qui élève les attentes… mais on comprend vite que l’IA ne s’approprie pas tant une œuvre visionnaire que la douleur personnelle et les tourments de cette autrice à la sensibilité blessée et en panne créative. Le problème, c’est qu’en réduisant la menace à une sorte de vampirisation émotionnelle, le film perd de sa portée intellectuelle. Le drame devient intime, mais le propos devient flou.
En somme, Dalloway 2025 avait les ingrédients pour une œuvre forte sur la frontière entre création humaine et reproduction algorithmique. Mais à force de rester dans le vague émotionnel, il e à côté de l’enjeu majeur. Dommage. Reste un bon moment de cinéma d’ambiance, et un rôle intense pour Cécile de — ce qui n’est déjà pas rien.
Créée
le 25 mai 2025
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