Les clichés se ramassent à la pelle (les coups et les yaourts aussi)
Je n'ai rien contre le mélo. Rien. J'adore A l'Est d'Eden, j'ai beaucoup aimé million dollars baby, le Patient anglais et Limelight. Mais quand on dissimule (mal) les rouages du mélo sous un vernis de réalisme social, ça m'énerve. Autant que les collages et carambolages malheureux qu'il y a dans le film : les petites gens, les méchants contremaîtres, la surveillance des employés et la précarité. Le fond du fond étant atteint dans le climax final, sur l'étang gelé. C'est tellement téléphoné et profondément débile que j'ai failli arrêter le film là. La seule chose qui m'a retenue, c'est qu'il restait à peine dix minutes. Je ne vais pas m'étendre, Gallu et Guyness ont dit tout ce qu'il y avait à dire.
J'aurais préféré que le film se concentre sur cette relation au corps et à l'autre (même si le message : souffrir dans sa chair pour gagner respect et liberté me semble très ambigu), au lieu de s'égarer dans le misérabilisme à deux balles. Mais il y a les acteurs, premiers et second rôles, et notamment Matthias Schoenaerts. Et quelques très belles scènes. Comme celle où Marion Cotillard répète la chorégraphie marine (qui aurait effectivement gagné à être silencieuse).
Dommage.