Dead or Alive
6.4
Dead or Alive

Film de Takashi Miike (1999)

The crying Sangoku

Se murmurer à mi-voix « Sérieux ? », les yeux exorbités, l’estomac partiellement chahuté par des images sorties d’un mon spirituel à part ? Bienvenue dans l’univers complètement autre du sieur Takashi Miike. L’homme est é maître dans l’art de la provocation en abolissant les barrières généralement érigées par une morale bien pensante. Semblable à l’effet gros monstre bleu en deux temps de la fraîcheur Kisskool, une fois ée la répulsion qu’inspirent certaines idées, c’est un vrai sentiment de liberté artistique qui émane du travail de ce cinéaste hors norme, cela même si le film qui nous intéresse pour l’occasion s’avère être aussi enthousiasmant que dangereusement bancal.

En 5 minutes d’image, l’ambiance est posée, Dead or Alive ne sera pas un film comme les autres. Une introduction clipesque qui condense les bas-fonds d’une société vérolée par l’excès, c’est la manière qu’a choisi le trublion Miike pour chauffer son audience. Un moyen de hurler sa fougue indomptable qui promet un spectacle à venir complètement débridé. Mais rapidement, l’intérêt retombe, l’histoire patauge et la scène choc s’invite uniquement à la fête pour mettre mal à l’aise un spectateur placé en équilibre instable, sur un fil tendu à la va-vite, entre provocation gratuite et tentatives désespérées d’étoffer un script qui ennuie bien vite, à défaut de caractériser efficacement les deux protagonistes qu’il essaye de construire.
A l’image de cette vie de famille d’un inspecteur placé face à ses principes par une femme qui ne semble communiquer avec lui que pour lui demander de l’oseille, Dead or Alive patine pendant près d’une heure, avec en ligne de mire, la seule séquence qui rentabilise à elle seule la séance, à savoir sa fin énervée, tournée sous acide, sorte de mélange improbable entre un Fukasaku rural et un dragon ball z live du plus mauvais effet. Un final fascinant, qui file le sourire et rattrape, en partie, le peu d’intérêt que revêt finalement le film dans son ensemble.

Alors forcément, certaines séquences chocs de Dead or Alive sont si extrêmes qu’elles se gravent avec violence dans les esprits ; mais est-ce pour autant un gage de qualité ? Rien n’est moins sur. Il est évident que je vais me rappeler longtemps de cette partie de jambes en l’air canines complètement surréaliste, ou de cette baignade en eaux troubles bien dégueulasse, mais est-ce pour les bonnes raisons ? Si elles témoignent d’une évidente force de proposition, d’un caractère insoumis qui inspire beaucoup de respect, elles sont en tel décalage avec l’ambiance générale qu’en ressort une attitude racoleuse assez malvenue. C’est bien dommage, il y avait matière à proposer quelque chose de plus contenu, mais en l’état, Dead or Alive ne dée jamais le cadre de l’expérimentation trash un peu vaine.
6
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oso

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le 23 févr. 2015

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oso

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