Death of a unicorn est un film de monstre écrit et réalisé par Alex Scharfman, sorti en 2025 et qui a bénéficié d'un petit coup de projecteur grâce à sa distribution assurée par A24. Paul Rudd et Jenna Ortega y jouent un duo père – fille distants qui doivent, le temps d'un week-end dans un chalet montagneux, convaincre les patrons de Paul Rudd (des méchants magnats de l'industrie pharmaceutique) de l'associer à leur boîte. Mais l'accident qu'ils vont avoir sur la route, reversant une jeune licorne, va précipiter le film dans la bouse pseudorrifique qu'il croit être.
Structurellement, Death of a unicorn est un très mauvais film de monstre qui aurait pu être réalisé à l'identique avec un ours enragé ou je ne sais quel animal de circonstance des montagnes qui attaque un chalet comme on en a déjà vu des milliards depuis le B voire le Z des années 80. La spécificité du monstre en l'occurrence n'est absolument jamais utilisée (elle est censée être structurante dans l'histoire mais de fait ça ne sert à rien si on examine l'enchaînement des motifs narratifs qui conduisent à la fin), et comme les États-uniens sont des crétins puritains abjects ils ont besoin de remplacer le critère de virginité du motif de la fille à la licorne en disant à la place qu'elle doit être "de cœur pur", si c'est pas trognon tout plein de la part d'un pays de pornographes dégénérés et hypocrites.
Le propos qu'on osera timidement qualifier de « politique » se résume à dire que l'industrie de la pharmacie c'est des méchants qui spéculent sur la santé, la satire est particulièrement pauvre avec ces éternelles scènes débiles de bourgeois qui parlent mal à leurs domestiques, une façon excessivement fauchée et abrutie d'illustrer dans une fiction la violence symbolique.
Techniquement c'est nul à chier, les incrustations sont pourries (légèrement problématique quand ton antagoniste est un cheval géant qui remplit l'écran), le film est constamment noir et sous-exposé pour cacher la misère - sauf à la toute fin où la transition nuit jour arrive d'un coup à la faveur d'un cut brusque. On voit rien bordel.
Ça ne joue pas bien - Will Poulter faut l'empêcher de pénétrer un plateau maintenant ça suffit, Paul Rudd le père célibataire maladroit on n'en veut plus - à l'exception peut-être de Jenna Ortega qui se donne mais dont le rôle est aussi nul que le reste, et c'est évident dialogué de manière fonctionnelle et inintéressante, tout en étant trop verbeux.
Si on ajoute à tous ces défauts une durée trop longue pour le genre (1h45, par là) et un rythme particulièrement déplaisant qui laisse bien le temps de se faire chier pendant plus d'une heure, on en arrive à la sempiternelle chienlit dont tout le monde se moquerait (dans les deux sens du termes, on s'en foutrait ou on en rirait) si le label A24 essayait pas de refourguer des navets vernis on ne sait comment d'une prétention artistique légitime. Ça commence à être une boucle avec cette boîte.
On est franchement pas loin dans le délire et dans l'imaginaire du twisted childhood universe. Évidemment, les scènes de meurtres, là non plus, ne sont pas réjouissantes pour un sou. Et c'est pas pomper un plan de Jurassic Park ici et d'Alien là qui va leur donner du corps. Ils n'en ont tellement rien à foutre qu'ils ont utilisé ce plan pour l'affiche en le débullant à peine (dans le film il est parfaitement horizontal, accentuant encore plus L'HOMMAGE -:) -, mais ça se voit les gars, ça se voit, on les a tous vus ces cons de films.
La production VOD, exemple numéro y en a beaucoup trop pourquoi on consomme encore ces daubes à qui on devrait même pas donner l'heure.