La thématique est forte, rarement exploitée au cinéma, mais le tout manque de cohérence/réalisme malgré la mise en scène caméra à l'épaule et cadre façon "attention film indé".
La réalisation souffre d'ailleurs grandement de ce syndrome, avec notamment la scène de la douche tout habillé, filmée en gigotant, limite en se cognant aux murs, wesh artiste maudit inside.
Plus pénible, le film aligne des séquences, dont on a l'impression que la moitié a été coupée au montage, ce qui donne un style très décousu et plutôt mal fini la plupart du temps. Essayer de retranscrire la confusion des situations est une intention louable, mais là c'est plutôt raté.
Et puis au niveau des dialogues, évidemment vu le contexte ce n'est pas destiné à être littéraire, mais il y a tout de même des limites. Voici la retranscription du dialogue philo-politico-engagé du film :
" - Comment tu fais, toi ? je veux dire, tous ces risques ?
- (silence) Bah j'en sais rien, je crois que j'y pense pas...
- (très long silence) Tu te rends bien compte que quand tu enfiles ta tenue, c'est comme si tu lançais des dés... Tu t'en rends compte ?
- (silence) Ouais je sais bien... (long silence) Ouais je m'en rends compte mais franchement pourquoi je fais ça franchement je sais pas... (très très très long silence) J'en sais rien... Tu le sais toi ? pourquoi chui comme ça ?
- (silence) Non chai pas... (très très long silence)"
A cette vitesse, on pige pourquoi ça dure 2 heures.
Bref, y'a des scènes sympa dans l'ensemble, c'est ultra cliché, et la fin est facile (et inintéressante).