Cet été aussi, les Ibères deviennent plus rudes...
Je suis un peu triste de ne pas avoir retrouvé entièrement ici le bonheur sans nuage que m’avait procuré la première vision du Désir de Borzage. J’étais tombé dessus absolument par hasard, pour Gary probablement, je n’en avais jamais entendu parler, c’était un après-midi avec un beau soleil dehors et moi j’étais sur les routes d’Espagne avec lui et Marlène, c’était léger et pétillant comme du crémant de Bourgogne et je riais tout seul au fond du divan familial…
Douze années plus tard, je dois avouer que le film fonctionne un peu moins bien. Si la légèreté du début est toujours aussi charmante elle est moins hilarante que dans mon fantasme de film, et la petite touche de gravité qui s’installe sur la fin est tellement malvenue que je l’avais absolument effacée de mon esprit…
Mais tout de même, il y a Gary qui chante et qui prend ses premières vacances depuis des lustres, il y a des moments merveilleux de drôlerie, il y a Marlène qui n’a pas un rôle facile mais qui dans la partie comédie sophistiquée se débrouille plutôt bien et puis ça m’a presque donné envie d’aller en Espagne et ça, ce n’était pas forcément gagné d’avance…
Si on oublie son goût déplacé pour le pathos sur la fin, Borzage arrive très bien à mettre ses pas dans ceux de Lubitsch, il parait même que le maître a tourné de sa propre main certaines séquences d’ailleurs, ce qui est toujours bon à prendre.
Je me résous finalement à baisser ma note, j’espère que comme ça, vous attendrez moins du film et qu’il saura vous surprendre agréablement, il faut être gentil avec ce film, il faut l’aborder aussi légèrement que possible.
Et donc, je préfère prévenir, c’est probablement un film qui gagne à être vu lors de vacances ensoleillées.