Si on a toujours le classique film de cibles de la Grande Faucheuse n’arrivant pas à échapper à cette dernière malgré tous leurs efforts, et ce avec un cynisme très brutal et choquant, il n’empêche que ce sixième Destination Finale garde quelques moments pouvant prêter à de gros fous rires dignes de bons nanars.
Disons que les enchaînements et effets spéciaux inégaux peuvent donner lieu à des "Ah le con, j’ai rigolé" la moitié du temps, et à des sursauts de stress et de terreur à l’autre. Car même s’il y a une certaine brutalité dans les décès à l’écran, on a aussi l’impression d’être en face de la nouvelle attraction foraine "La Grande Faucheuse, pour toute la famille (enfants is !)"
Surtout que la malédiction de la Mort relève ici plutôt de la malédiction familiale au point de rendre la famille de Stephani Reyes (Kaitlyn Santa Juana) complètement parano pour la moitié et complètement je-m’en-foutiste et imprudente pour l’autre. C’est sûr qu’on pourrait plus penser à la faute à pas de chance et aux simples coïncidences, mais la maladresse des uns et l’imbrication quasi surnaturelle des événements donnerait plutôt raison à Stephani.
Perso, je pense plutôt que le tort de tous les personnages est soit d’être entourés de milieux complètement accidentogènes (bonjour le manque de mesures de sécurité au restaurant Skyview du début ou au salon de tatoo de Erik), ou sinon de chercher beaucoup trop à échapper à une mort lente et douloureuse au point de provoquer cette dernière.
C’est pour ça que JB (Tony Todd, RIP) sait qu’on ne lui échappe pas quand il sait avoir un cancer et veut profiter de la vie prudemment sans excès ni relâchements.
À trop vouloir échapper au loup, on finit dans la gueule du tigre. Car c’est littéralement ce qui arrive dans ce film à quasiment tous les protagonistes. Et encore, le film essaye de jouer avec nos attentes en mode "Machin va mourir ! Mais en fait non ! Mais en fait si !" Destination Finale 6 a une façon de te dire qu’on n’échappe pas à la Muerte avec une telle violence que même avec ses instruments surlignés et prévisibles, Tckekhov aurait troqué son fusil pour une Kalachnikov !
Après, on retrouve des situations et dialogues clichés sur le complotisme, le deuil, la vie, le décès, la survie et tout ça. Et certaines CGI font plus rire que terrifier. Mais c’est bien compensé par sa très violente ironie en respect de la tradition de la série.
J’ai lâché un fou rire cynique digne du Joker à la mort du petit con qui a provoqué la mort des clients du Skyview avec sa stupide pièce. Et la même pièce de monnaie provoque un accident de train qui tue les héros survivants qui se croyaient à l’abri.
Quand on vous dit qu’on n’échappe pas à la Grande Faucheuse…