J’ignore si la Chine dominera bientôt le monde – je doute objectivement que les USA leur cède la place –, mais je crains que cet éventuel changement de leadership laisse des traces. La Chine, c’est très, très, différent. La preuve ? Alors que Détective Dee est le Marvel chinois et Tsui Hark le Spielberg local, et malgré des critiques d’une rare complaisance, Detective Dee 3 a cumulé moins de 40000 entrées en .
Détective Dee est un mélange de cape et d’épée, d’enquête policière, de Seigneur des Anneaux et de conspiration politique. Le tout nous plonge dans une féérie de couleurs criardes et de patriotisme exacerbé (Pour le nationalisme contemporain : La bataille de la Montagne du Tigre). Étrangement, pour un film médiéval, tout y est neuf et léché. La Chine éternelle, c’est propre !
Si les seconds rôles, bon et méchants confondus, bondissent, encaissent les coups sans frémir et s’affrontent à coup de sorts et d’armes effrayantes, Dee se distingue par sa sobriété. Ce Sherlock méditatif observe et rumine.
Quelques mots sur l’histoire abracadabrantesque. Jalouse de Dee, l’impératrice conspire pour lui retirer l'épée magique Dragon docile, le symbole de la confiance de l’empereur. Par soumission à l’autorité, le chef de la garde accepte de monter une cabale contre Dee, son meilleur ami. Un Wu Xia Pian se doit de comporter son lot de rebondissements, vous découvrirez que le quinteron de sorciers est manipulé par un clan de mages indiens qui n’ourdit rien moins que la destruction de l’empire, que l’impératrice est compromise, que le général a un bon fond, que Dee est le plus malin, que le moine bouddhiste est le plus fort et qu’une prompte rééducation ramènera le méchant dans le droit chemin. Retenez : la Chine est éternelle !