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Film d’utilité publique, ablement raté mais à la satire nécessaire. Il y a certes des scènes ratées, des moments qui tombent à plat et une longueur qui se fait sentir. Mais au fur et à mesure que la comète se rapproche, le parallèle avec le changement climatique devient de plus en plus clair. La comète que les politiques et les conspirationnistes ne veulent pas voir, c’est évidemment le réchauffement climatique. La métaphore écrite par McKay est intelligente, très forte. Amené par un casting 48 étoiles, le film devient un objet politique engagé, ayant vocation à ne pas seulement transmettre un message d’urgence, mais à faire activement changer les choses. Et c’est plus efficace que tous les documentaires de Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand réunis.


En fait, le film est très frustrant pendant longtemps. La tragi-comédie est toujours un genre contradictoire et on ne sait pas trop quoi penser. Il y a le côté dramatique, avec les scientifiques qui veulent avertir le monde entier qu’une météorite va frapper et détruire la terre. De l’autre, il y a le côté comédie, avec des personnages qui ne les prennent pas au sérieux, ont bien compris ce qu’il se e mais ont pourtant des choses plus importantes à faire. Du coup, c’est hyper frustrant, même si Meryl Streep et Jonah Hill forment un duo mère-fils assez génial. Mais dans son final, l’émotion prend de plein fouet, atteignant son pic lors de la très belle chanson d’Ariana Grande et Kid Cudi.


Le portrait au vitriol de la société est violent et brasse large, dépeignant la cupidité des grandes entreprises, la perte de vie privée via les réseaux sociaux, l’influence de la tv et l’incompétence des politiques. Et là ou le film tape très fort, c’est que même en exagérant toutes les situations, en poussant la satire à son maximum, rien ne nous étonne, rien ne nous semble impossible ou farfelu. Et ça c’est qui fait très peur en fait.


Quand la présidente bombarde un site russe de lancement de missile qui voulait dévier la comète, afin qu’elle puisse être la seule héroïne, on ne sourcille même pas. On n'est plus dans de la science-fiction, la science-fiction, on la vit quotidiennement.


Don’t Look Up est peut-être raté mais la prise de conscience est forte est nécessaire. En nous forçant à regarder ce qu’on refuse de voir depuis trop longtemps, il devient un film d’horreur marquant.

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le 26 déc. 2021

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Peaky

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