ATTENTION SPOILER
Curieux OVNI que ce film, sorti de façon très étonnante sur la plateforme Netflix qu'on dit pourtant ne fonctionner qu'aux algorithmes de satisfaction béate de la clientèle, selon le principe du "feed me more" (voir par exemple la multitude de séries pétries de bonne conscience woke, ou les méga productions type "red notice" ou "army of thieves" ou tout est formaté au millimètre, et donc sans aucune saveur).
Et des aspérités il y en a un paquet dans ce film qui manie un humour désespéré rare et donc précieux.
film refusant d'ailleurs tout happy end, sauf à considérer que le fait que Meryl Streep se fasse bouffer à la fin est une bonne nouvelle :-)
Car on ne parle ici de rien d'autre que de la fin du monde, qu'on pourrait éviter, mais que la stupidité humaine va permettre de réaliser, grâce à une coalition des abrutis, des ignares et des cyniques, signant une époque ou ce qui compte ce sont les ruptures amoureuses de telle ou telle starlette (Ariana grande, chanson stupide à la clef), les plans de carrières foireux des journalistes (le petit ami de Jennifer Lawrence), les journalistes essayant de présenter toute information, y compris la plus horrible, sous son coté fun, les gouvernants totalement au-delà de la corruption morale (Meryl Streep), le népotisme en marche (Jonah Hill parfait en crétin arrogant), du besoin de se faire de l'argent en plein naufrage du Titanic, des plans sur la comètes à 7 mois quand justement elle arrive pour tout détruire dans 6, sans oublier le déification du eon musk de service, sur de ses certitudes, mais ne sachant rien à rien
et qui vaudra d'ailleurs à l'humanité son extinction
Ca pourrait être désespérant, mais c'est au contraire drôle, avec un Leonardo dicaprio qui aura sa belle scène de pétage de plomb en direct, mais surtout extrêmement touchant - la scène finale autour du diner est magnifique d'humanité retrouvée.
Reste que la leçon de morale de l'ensemble est bien cynique, même si heureusement contrebalancée par le fait que, décidemment si nous sommes trop cons pour survivre cela frapper aussi ceux qui - corrompus et stupides mais si riches - pensent être sortis d'affaire.
On voit poindre ici une analyse sous-jacente, mais qui perce de plus en plus, qui est celle d'un retour de l'obscurantisme, ou le savoir le plus scientifique est nié au nom du "ressenti", essentiellement par des individus sans connaissance, sans éducation, mais nombreux et pour lesquels les réseaux sociaux sont une formidable tribune, un bel amplificateur à conneries.
Et la véritable question du film se pose : sommes-nous en tant qu'espéce dignes de survivre ?
Ce triomphe de l'idiocratie est donc ici assez brillamment dénoncé,
même si la survie de l'élite des crétins dans leur vaisseau spatial reste une mauvaise nouvelle...la bonne est que le taux de prédateurs sur la planète ou il se rendent est très élevé
Reste que la vision du film laisse un gout doux-amer, et interroge sur ce qu'ils faudrait pour empêcher cela ?
Mais n'est-ce pas le propre d'un film intelligent de faire réfléchir ?