Retour d'un enfer alcoolisé

Il y a toujours la possibilité de faire erreur mais à 65 ans et avec 17 longs-métrages à son actif, il semble bien qu'il n'y ait plus énormément à attendre de Gus Van Sant. Il est même légitime de se demander si on ne l'a pas quelque peu surévalué. Quoi qu'il en soit après l'épouvantable Nos souvenirs, Don't worry, he won't get far on foot ne va pas raviver l'enthousiasme pour le cinéaste. Ce portrait de Joe Callahan, construit à hue et à dia, avec ses allers et retours incessants vers le é apparait tout d'abord comme brouillon avant de révéler sa vraie nature, l'esquisse d'une rédemption après une longue traversée d'un enfer alcoolisé. Van Sant a beau multiplier les effets de style, son scénario est en définitive classique au service d'un personnage qui cultivait la provocation, thème que le film aborde peu ou mal, en tous cas dans un chaos narratif que la mise en scène n'éclaire pas. Pas plus que l'interprétation de Joaquin Phoenix dont l'appétence pour des interprétations hors normes ne va pas tarder à fatiguer. D'ailleurs, d'autres personnages se révèlent bien plus intéressants que lui, à commencer par ceux interprétés avec justesse et sans effets par Jonah Hill et l'adorable Rooney Mara. Pas très inspiré et très chargé, Don't worry, he won't get far on foot risque fort de er à la trappe quand il s'agira de se souvenir des oeuvres marquantes de Gus Van Sant.

5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 22 avr. 2018

Critique lue 252 fois

3 j'aime

2 commentaires

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 252 fois

3
2

D'autres avis sur Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot

Sauvé par ses acteurs mais ronronnant et bordélique, ce film confirme la neurasthénie actuelle de l'

On a connu Gus Van Sant plus en verve. Après « Nos souvenirs » à sa très détestable (mais visiblement méritée) réputation ou encore un « Restless » bien peu ionnant, le voilà qui s’attaque à une...

le 5 avr. 2018

7 j'aime

1

Critique de Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot par AnneM

Le parcours vers la rédemption de John Callahan, alcoolique, dessinateur satirique, devenu tétraplégique à 21 ans. Né en 1951, décédé en 2010. Coup de coeur pour ce film dont le discours sur...

Par

le 7 avr. 2018

5 j'aime

Du même critique

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

85 j'aime

5

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

82 j'aime

5

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

74 j'aime

14