Couper la poire en deux
Je suis fan du premier film Doom qui mettait en avant Dwayne Johnson en super soldat se transformant peu à peu en démon. J'ai longuement espéré une suite au premier film, que beaucoup ont détestés...
le 1 mai 2020
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Les grandes majors ne lâchent jamais les armes quand le jeu en vaut la chandelle. Plusieurs jeux vidéo ont eu le droit à de nouvelles adaptations cinématographiques au cours des dernières années : Tomb Raider, Uncharted, Resident Evil, Sonic, Super Mario Bros le film… Mais le FPS reste un genre vidéoludique à part entière. Son point de vue totalement immersif reste par essence assez difficile à restituer sans avoir recours à la caméra portée. Hardcore Henry l’avait fait à l’aide d’une go-pro pour un résultat assez spectaculaire. Mais il s’agissait d’un concept jusqu’au-boutiste. Le Reboot de la franchise vidéoludique Doom était donc l’occasion pour les exécutifs hollywoodien de ré-ouvrir les portes de l’Oblivion.
L’Enfer de la VOD
Les survival horror se sont notamment adaptés à ces codes au cours de la dernière décennie (Amnesia, Penumbra, Resident Evil 7 Biohazard, Slender man, Alien isolation), renforçant le sentiment d’isolement et de peur. L’influence du Found footage n’y est certainement pas innocente, surtout dans le cadre de certaines productions comme Outlast. Néanmoins, la majorité des FPS restent très largement orientés action. Doom reste d’ailleurs l’un de ses plus iconiques représentants tant son succès à peser sur l’industrie du jeu vidéo, et influencé toute une génération de « doom like » (Unreal Tournament, Half-Life, Red Faction, etc). Le gameplay est assez véloce. Il ne faut pas hésiter à bouger, ou à faire preuve de verticalité en burinant la gâchette comme un désaxé pour venir à bout des vagues d’ennemis.
L’œuvre fut d’abord adaptée au cinéma en 2005 avec Dwayne Johnson, mais l’échec critique et financier refroidit considérablement la Universal de renouveler l’expérience. Pourtant, le revival récent de la franchise vidéoludique avait dû suffire à motiver le studio de produire une nouvelle itération pour une sortie reléguée aux tréfonds de la VOD. Sans le soutien de Bethesda et avec seulement 4 millions pour concrétiser cette vision infernale, Doom Annihilationrelevait tout bonnement d’une mission suicide. Armé des meilleurs intentions Tony Giglio et son casting de second couteaux (Louis Mandylor le petit frère de Costas l’enquêteur tortionnaire de la saga Saw, Amy Manson une actrice burnée aux faux airs de Amy Adams, Amar Chadha-Patel…) allaient droit dans un piège mortel.
L’histoire reprend plus ou moins fidèlement celle de l’illustre Doom 3. Une escouade de space-marines est envoyée non plus sur Mars mais bien sur son satellite Phobos afin d’assurer la sécurité des équipes de recherches de l’UAC travaillant sur un projet de téléportation quantique top secret. Mais l’expérience va ouvrir le portail vers une dimension infernale d’où vont émerger des forces démoniaques semant le chaos au sein de la station. Les soldats devront donc batailler ferme face à des hordes de zombies déchaînés et des créatures de l’enfer, et empêcher l’infâme Docteur Betruger de mettre ses plans à exécution. L’intrigue mêle également une pseudo quête de rédemption (l’héroïne patriotique cherchant à se racheter d’une faute ée) à cette apocalypse pandémoniaque.
Suicide Squad
Doom Annihilation assume totalement son argument de série B et tente même de se faire plus gros qu’il ne l’est à travers une série de décors digne d’un lasergame. Les acteurs sont tous des stéréotypes (l’ancien marine reconverti prêtre religieux, le docteur machiavélique atteint d’une folie des grandeurs, le grand gaillard qui s’avère être le plus couard) destinés à mourir au champ d’horreur. Dans ces conditions, tout semblait réuni pour orchestrer un excellent jeu de massacre gore, sanglant et jubilatoire. Malgré les efforts déployés par le réalisateur et quelques effets visuels plutôt convaincants (l’arrivée du vaisseau spatial aux abords de la station, le portail interdimensionnel) les choses se gâtent assez rapidement faute d’une mise en scène peu inventive et d’une direction artistique d’un trop petit calibre.
Si les environnements cloisonnés de la station évoquent pour certains ceux de Doom 3 (on pense notamment à l’Usine Enpro où les couloirs des laboratoires maculés de sang et de corps), les effets d’éclairage, la gestion du cadre et de l’espace annihile tout sentiment d’isolement et de claustration. De plus le sound design atmosphérique du jeu restait une masterclass qu’aucune de ses deux adaptations cinématographiques n’auront sût restituer, préférant mettre l’emphase sur l’action décérébré.
Reste tout de même le plaisir de retrouver une grande quantité d’effets pratiques (costumes en latex, monticules de corps et effets gores), choses assez rares en 2019 surtout dans une production de cet acabit. Ambitieux, Tony Giglio va même jusqu’à pousser le vice d’entre-ouvrir les portes de l’enfer afin d’y envoyer son héroïne désintégrer des hordes de démons au BFG. Cette séquence qui aurait dû constituer le point d’orgue du récit tend à ramener le film dans sa médiocrité pécuniaire et à occulter ses quelques points forts.
T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.
Créée
le 13 mai 2025
Critique lue 2 fois
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le 1 mai 2020
3 j'aime
Bohh faut s'am les gars ..... Vous lâchez un 1 ou 2 pour le fun ... Bah du coup moi je mets 10 pour le fun.On est entre nous on va pas se mentir;C'est pas ce que vous attendiez ...mais ... Le...
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le 12 mars 2020
3 j'aime
Je n'avais pas beaucoup aimé le premier film sur Doom. Même si je sais que beaucoup l'aiment pour la performance de Dwayne Johnson (et j'avoue que sa performance était très bonne), ce n'était pas un...
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le 2 mars 2020
2 j'aime
On ne nait pas en étant le meilleur, on le devient au prix d’un travail acharné et d’une abnégation sans faille. Le talent n’est pas inné, il se développe et se cultive par un entraînement rigoureux...
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le 17 juil. 2023
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La vie est une partie à laquelle chacun d'entre nous est convié, certains choisissent d'y prendre part et de brûler la chandelle par les deux bouts, d'autres de rester accoudés au bar, et certains de...
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le 2 janv. 2024
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Parfois le sort ne cesse de s’acharner, et les majors Hollywoodiennes de produire de nouvelles suites et de nouveaux calvaires à faire endurer à leurs héroïnes comme Ellen Ripley. On lui avait enlevé...
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le 14 août 2024
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