Dragon ball Super Hero prend au premier abord le contrepied des films précédents, et pose sa singularité avec le pari d’une animation entièrement en 3D et un scénario abandonnant Goku et Vegeta au profit du duo Gohan/Piccolo.
Dans la théorie, ce parti pris était intéressant pour sortir des sentiers battus et mettre l’accent sur des personnages privés de tout rôle intéressant depuis l’arc Buu. C’est d’ailleurs ce que fait le film à plusieurs reprises, en développant quelques moments « slice of life » avec Piccolo, Pan, Videl, Gohan, Bulma, ou encore en réintroduisant un ton et une DA un peu plus loufoques digne des premiers tomes de Dragon Ball.
Pour autant, cet exercice trouve vite ses limites. Notamment, l’animation 3D, si elle fonctionne plutôt bien lors des combats, apparait être plus un obstacle qu’autre chose quand il s’agit d’animer des scènes de dialogues, où l’impression de voir des automates aux bras figés revient à plusieurs reprises. Au fur et à mesure du film, on se demande également si les combats ne pâtissent pas de la 3D, ceux-ci n’étant pas portés par des chorégraphies particulièrement éclatantes, comparé par exemple au travail réalité sur DBS : Broly.
En outre, si le focus mis sur Gohan et Piccolo permet de décloisonner un peu le récit et d’apprécier à nouveau le développement de ces personnages piliers de DBZ, on ne peut que regretter que le scénario s’enlise dans un exercice de mimétisme de l’arc Cell, avec, en clou du spectacle [spoiler] une nouvelle transformation qui est à peu de choses près la forme SSJ2 de Gohan au moment de la destruction de C-16. On regrette aussi les nombreuses pirouettes scénaristiques permettant d’écarter Goku et Végéta des combats, faisant er Piccolo pour un vieux ayant oublié la télépathie et comment fonctionnent les dragon balls.
Au final, le film s’avère assez bancal, coincé entre volonté de nouveauté et volonté de multiplier les clins d’œil inutiles à un arc scénaristique précédent. Il est donc plus à ranger du côté de ces OAV sympathiques mais un peu oubliables, comme les Mercenaires de l’espace (Bojack).