Easy Money de Daniel Espinosa, c’est le genre de polar qui te colle à la peau. Bien plus qu’un thriller suédois sur fond de criminalité, le film nous plonge dans une société où le rêve de réussite flirte dangereusement avec la chute.
On suit JW, étudiant fauché mais ambitieux, qui mène une double vie entre soirées bourgeoises et trafic de drogue. Porté par un Joel Kinnaman intense, le personnage est à la fois attachant et troublant. On comprend ses choix, même quand ils dérivent – c’est justement là que le film frappe fort : il met en scène des dilemmes humains, pas juste des caricatures de gangsters.
Visuellement, Espinosa opte pour une réalisation nerveuse, presque documentaire, qui colle à la tension permanente. C’est brut, tendu, sans effets de manche inutiles. Et surtout, derrière l’action, se cache une véritable critique sociale : le film parle de classes, d’illusions, et du prix (très cher) de l’ascension sociale.
Oui, le rythme connaît quelques creux, mais ils laissent place à une montée dramatique maîtrisée. Easy Money réussit ce que beaucoup de thrillers ratent : il divertit tout en questionnant. C’est pour ça que je lui mets un solide 8/10.
Un film à voir si tu aimes les polars avec du fond, de l’intensité, et des personnages qui ne te quittent pas une fois l’écran noir.