Le couple le plus heureux de la terre décide de partir camper à la belle étoile dans un endroit magnifique que seul le mari connait, une sorte de surprise car ce dernier prévoit de demander sa belle en mariage. Se reposant au bord du lac Eden Lake, le couple voit sa journée bronzage perturbée par une bande de jeunes plutôt agressifs et pas franchement recommandables. La situation s'envenime rapidement mais la bande finit par laisser nos 2 tourtereaux en paix. Plus tard la situation se compliquera de nouveau et tout deviendra donc beaucoup plus intéressant pour nous, spectateurs.
Vous l'aurez compris, le scénario n'a rien d'un chef d'œuvre d'originalité, Eden Lake est avant tout un banal survival qui prend une toute autre dimension tant le jeu des acteurs est remarquable. Exit les bons vieux boogeymans masqués ou revenant des morts, ici le rôle du méchant est attribué à une bande gamins infréquentables assoiffés de sensations fortes, ce qui n'est pas sans rappeler le flippant Ils de Xavier Palud et David Moreau. Ici le groupe de jeunes est commandé et influencé par le viscéral et complètement déjanté Jack O'Connell, récemment vu dans la série britannique Skins, incarnant le personnage de Cook.
Le long métrage de Watkins prend toute son ampleur lorsque l'on découvre que des gamins âgés, pour le plus jeune de 12 ans, incarnent des tueurs finalement aussi terrorisés et estomaqués que leurs victimes. Tellement terrifiés que parfois certaines situations leur échappent et laissent à leurs pauvres victimes un moment de répit. Le point fort du film ne se cache certainement pas derrière ses décors forestiers, mais plutôt dans son immoralité totale et sa violence gratuite. Déjà acclamé avec The Decent, les producteurs de ce dernier remettent ça et il faut avouer que c'est toujours aussi efficace.
Certains réalisateurs parviennent à faire d'un survival classique vu maintes et maintes fois, un long métrage d'un réalisme saisissant qui hélas, se rapproche de plus en plus d'une cruelle réalité avec quand même une marge imposée par une violence gratuite déconcertante.