Un film remarquable, dans son inspiration, avec une réalisation toujours soignée, accompagnée d'une multitude de plans qui retranscrivent assez bien l'évolution d'une époque, la transformation d'une ville, dépourvu d'un certain éclat, mais qui deviendra bientôt cette lumière qui rayonnera partout dans le monde.
Tous ces travaux dans ce Paris du 19e siècle, c'est une entrée dans un âge moderne, une période industrielle, l'heure des constructions, d'un homme, Gustave Eiffel, qu'incarne avec justesse et Talent Romain Duris. Une éternelle jeunesse, à la fois colérique et ambitieuse, qui pouvait aussi parfois douter devant le poids de toutes ces lourdes taches. Il construit sa vie comme un entrepreneur, un chef d'entreprise, proche de ses ouvriers, un ingénieur aux qualités reconnues, qui ne semblait pas très enthousiaste à l'idée de cette tour de très mauvais goût.
C'est alors que l'aventure s'émerveille et que le sentiment artistique devient amoureux, à la rencontre de cette jolie Adrienne Bourges ( Emma Mackey), une femme étrange, un peu rebelle, qui chercha à s'extraire de son doux cocon de jeune bourgeoise. Pour qui Gustave Eiffel n'aura de cesse d'imaginer une idylle tous près du ciel, quitter la terre, s'élever à 300 mètres de hauteur, et observer cette immensité, pour ne retenir que ses deux amours, afin d'espérer voir un jour, ces beaux yeux de fauve chavirer pour l'œuvre de son cœur, les battements de Paris.
Bien sur, Martin Bourboulon, le réalisateur, nous offre ici une hypothèse romantique, sur la création de la tour de Gustave Eiffel, une histoire entre romance et film historique, mais au fond quelle importance, n'est-ce pas aussi le rôle du cinéma de nous faire voyager à de telles altitude? Un sentiment peut-être d'exagération dans la romance entre Adrienne et Gustave Eiffel, mais qui pourtant, je trouve permet de sublimer encore davantage ce monument, dans sa difficulté d'exister, en perpétuel mouvement, une intimité entre eux qui s'installe, et qui crée une certaine forme d'incertitude au sein du récit, une détresse, mais aussi une ambition à travers elle, l'énergie de créer une tour, comme une déclaration d'amour.
Ce film aura permis du moins d'imaginer qu'à travers un geste de désespoir, d'un amour impossible, le souvenir quelquefois demeure éternel. Ainsi le trait de l'artiste prend certaines fois des courbes féminines, aux allures de silhouettes métalliques, une tour plus humaine et non plus uniquement qu'un décor, le symbole de Paris, sous les formes d'un A.
c'est une belle histoire, un beau film, mais qui ne garde avant tous, que son caractère de Légende.