Même dans un de ses films mineurs comme « Espion, lève-toi », Yves Boisset nous montre qu’il est le roi de la série B à la française.Sébastien Grenier est un riche industriel français vivant à Zurich. Seulement voilà, il s’agit là d’une couverture, l’homme étant un espion travaillant pour les services secrets français. Un espion qui n’a pas eu à travailler durant 10ans jusqu’à ce que surviennent une série d’attentats commis par des anarchistes suisses, ce qui forcera Grenier à reprendre du service, à se réveiller en somme. La force d’Yves Boisset, grand cinéphile, tient à sa capacité unique à assimiler le cinéma américain sans pour autant le retranscrire de but en blanc, mais au contraire à mettre en avant un particularisme proprement français. Cela e en partie notamment par la langue française, avec des dialogues savoureux de Michel Audiard et un duo d’acteurs hors-normes, Lino Ventura et Michel Piccoli accompagné par le toujours très convaincant Bruno Cremer. En second lieu, le cinéaste met également en scène cette des puissants qui envoie allègrement ses meilleurs hommes à l’abattoir pourvu que les enjeux financiers et stratégiques soient satisfaits, le tout sur le rythme du récit d’espionnage. Car oui chez Boisset, la trivialité géniale du cinéma se mêle habilement avec les préoccupations profondes de son temps.