Je ne pense pas que Bliss soit à voir comme un film traitant de la facticité de notre monde comme Matrix, Truman, Show etc, du moins je ne l'ai pas reçu de cette manière, l'intrigue ne nous permet pas trop d'y croire de toute façon car l'histoire devient vite assez claire en dépit des apparences. De mon point de vue c'est en fait un film plus ambitieux, sorte de chronique sociale de la misère matérielle, de la drogue et du déni d'un réel impersonnel qui vise à affirmer une autre réalité, celle-là plus personnelle (un peu à la manière d'un Fisher King, j'ai d'ailleurs pensé qq fois à Gilliam durant le visionnage de Bliss). C'est du moins ce qui ressort le plus clairement de Bliss et c'est de toute façon ce qui y est le plus réussi, malheureusement le réalisateur a choisi de ne pas développer cet aspect au-delà de la première partie du film de sorte que la seconde, virage sf abrupt, n'est quant à elle qu'une longueur qui, si elle permet certes d'amener un dénouement, ne contient tout de même pas grand chose. Il aurait fallu aller autrement vers le dénouement. C'est dommage car le film possède une atmosphère qui fonctionne et les acteurs y contribuent efficacement, cela rend le tout assez intéressant à suivre pour traiter le film avec indulgence, tout en regrettant qu'il n'ait pas été plus développé.