Sorti en 1981 (quelle belle année ^^) et réalisé par John Boorman, Excalibur est un film qui revisite la légende arthurienne en mode heroic fantasy. Dans le genre, on est assez proche d'un Conan de John Milius sorti l'année suivante. On a donc un film historique, raconté avec de la magie et du fantastique. Je n'avais jamais vu de films de John Boorman jusqu'à présent et on peut dire que ce Excalibur m'a donné très envie d'explorer plus en profondeur sa filmographie.
Excalibur, c'est l'histoire d'un jeune écuyer (Nigel Terry) qui a réussi a sortir l'épée Excalibur de son rocher. Ce jeune écuyer, c'est bien sûr le roi Arthur. On va donc suivre son épopée entre ses premières années et le moment où il va vieillir. On a même le droit à un préquel, avec l'histoire d'Uther Pendragon (Gabriel Byrne) qui montre la "conception" d'un fils qui n'aurait jamais dû naitre (Arthur) avec l'aide de Merlin (Nicol Williamson). Tout est là, Excalibur, le graal, son amour avec Guenièvre (Cherie Lunghi), sa rivalité avec Lancelot (Nicholas Clay), son amitié avec Perceval (Paul Geoffrey) et même la Fée Morgane (la demi-sœur sorcière d’Arthur) qui cherchera à lui reprendre Excalibur.
A ma grande surprise, Merlin est peut-être bien le personnage le plus intéressant de cette légende arthurienne, plus intéressant que le roi Arthur lui-même. Je ne savais pas qu'à la base, Merlin est un magicien à moitié démon. C'est un personnage beaucoup plus intéressant et complexe que je ne le pensais. La légende est racontée avec beaucoup de sérieux, mais aussi avec un peu d'humour et c'est justement Merlin qui apporte cette pointe d'humour. C'est en quelque sorte un personnage comic-relief, un peu comme dans Kaamelott d'Alexandre Astier, pour ceux qui ne connaissent la légende qu'à travers ce prisme là.
Sur le fond, Excalibur adopte un ton plus théâtral que cinématographique, proche d'une œuvre shakespearienne. Sur la forme, le film a tout de même pris un léger coup de vieux. C'est un peu kitch, quoi ! Alors, je ne sais pas si c'est moi, mais je trouve que la photographie du film est très spéciale. les plans sont très éclairés, avec beaucoup de lumière. On a un effet de surexposition à la lumière, avec les armures qui scintillent beaucoup. C'est ce qui donne un aspect onirique au film, mais également un peu kitch. Par contre, toutes les armures et toutes les épées font vrais, ce qui fait son petit effet. Même logique pour les lieux du film, filmés en décors réels.
Le film de John Boorman semble retranscrire de façon très fidèle les écrits de la légende d'Arthur. Ici, on est loin du Kaamelott d'Alexandre Astier ou du Merlin de Disney. Le film est très dense, avec une foule de personnages, ça va vite et il ne faut pas détourner la tête de l'écran une seule seconde si on veut tout suivre. J'ai moi même eu du mal à comprendre certains ages, quand le film fait des sauts dans le temps de dix ou vingt ans. Le film est vraiment très généreux, le récit est dense et chaque plan fourmille de détails. C'est certains que je suis ée à côté de beaucoup d'imageries symboliques, tellement le film est riche visuellement.
Bref, Excalibur a ce petit côté magique que beaucoup d'autres n'ont pas. L'héroic fantasy c'est un genre très casse-gueule à retranscrire à l'écran et beaucoup s'y sont cassés les dents, mais pas John Boorman qui a su capter cette atmosphère onirique avec des plans sublimes et des décors somptueux. Et pour adapter la légende à l'écran, il fallait prendre son sujet au sérieux et c'est ce qu'il a fait. Et même les petits défauts du film (le petit côté kitch et un récit qui va parfois trop vite) n'en sont pas vraiment et participent au charme rétro et nostalgique de ce Excalibur, qui rappelons-le, a plus de quarante ans.