En à peine 1 h 30, et avec un rythme soutenu qui m'empêche pas la contemplation, "Fario" réussit à mêler des thèmes aussi contrastés que la dépendance et ses conséquences, l'écologie, la vie en milieu rural, l'homosexualité, la jeunesse à la manœuvre, les relations familiales, le deuil, la petite adolescence, Shakespeare, la recherche scientifique dans un tissage solide qui ne fait que révéler un motif ample qui ne cesse de se bonifier au fil du film. Cette chronique mise en musique par Pierre Desprats est un instantané réjouissant d'une humanité pleine de vie, interagissant entre elle et avec les éléments, sous différentes formes. La dimension fantastique est extrêmement bien amenée, et l'onirisme des scènes de nuit offre des séquences éblouissantes de beauté. L'ultime épreuve à la source de la rivière est un acte cathartique d'où le personnage principal ressort "calmé", lui qui traîne une fébrilité tout au long du film. Les scènes de groupe sont très réussies, la caméra véloce n'oublie personne. C'est un film où chaque personnage est suffisamment considéré pour que le spectateur perçoive ce qu'il est et c'est presque magique que de réussir cela, aussi bien.