Un homme pour deux

Partant d’un postulat totalement absurde, le film ne doit pas se prendre au sérieux faute de sombrer dans le ridicule. Après une entrée en matière plutôt longue, l’idée se met en place en multipliant les situations grotesques plutôt amusantes. En prenant le parti de développer des gags en lien avec la sexualité, la réalisatrice ose un pari risqué qu’elle parvient à relever partiellement en évitant la vulgarité, ce qui, sur le papier, ne semblait pas gagné d’avance.


La force du film repose principalement sur sa deuxième partie où les acteurs (Valérie Bonneton et Didier Bourdon en tête) s’en donnent à cœur joie pour tirer le meilleur parti de cette farce originale où le traditionnel vaudeville est mis à mal. On peut, en revanche, être bien plus sceptique sur la dernière partie du film où le drame sentimental refait surface sans qu’on comprenne bien les motivations de chacun. La fin qui prolonge cette globale incertitude achève de rendre inepte un propos qui ne tient plus vraiment debout.


Symptomatique de ce revirement de certains personnages, la disparition pure et simple des parents de Valérie Bonneton dont la présence enrichissait le récit. A cette disparition, on aurait préféré, au contraire, les voir prendre davantage de place, l’interprétation de la mère étant, en outre, savoureuse. Ce manque de cohérence dans le portrait du trio gâche forcément l’ensemble car, si on rit par moments de bon cœur, on ne comprend pas ni où les personnages veulent en venir ni ce que veut dire la réalisatrice. La conclusion du récit, totalement ratée, ne fait que renforcer cette embarrassante impression même si le film laisse, malgré tout, le souvenir d’un agréable divertissement.

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le 8 janv. 2021

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PIAS

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