Ghost Dog - La Voie du samouraï par Lonewolf
Seconde réadaptation du Samouraï de Melville (après The Killer, de John Woo), Ghost Dog s'inscrit dans la lignée de réussite de ses 2 prédécesseurs.
On renoue ici avec le calme du film originel, avec un Forest Whitaker qui envahit l'écran de sa présence, dans cette guerre, plus de principe que pour la survie, contre la Mafia.
Guerre qui est prétexte à brosser une galerie de portraits ridicules, mais attachants, avec pas mal d'humour bien noir (mention à la mort par crise cardiaque d'un mafieux qui a une arme pointée sur lui :D).
Bien sûr, il y a la Voie du Samouraï, qui pèse sur le film, avec les séquences introduites par des extraits, et un Ghost Dog qui suit scrupuleusement cet art de vivre. Le film offre ainsi une réflexion tacite sur la loyauté, et dépeint également la fin d'une époque.
Ghost Dog mis à part, la plupart des personnages liés au crime ont bien 45-50 ans minimum. Ils sont l'illustration d'une époque où prévalaient le respect et la loyauté.
Et, paradoxalement, c'est en restant fidèle à ces convictions envers un personnage qu'ils vont les trahir envers Ghost Dog, lançant cette impitoyable guerre et la fin de toute cette époque.
Le paroxysme sera atteint dans la séquence d'assaut sur le château, où Jarmusch vient cette fois redre John Woo, faisant de Whitaker un Chow Yun-Fat américain, les ralentis en moins, mais la même classe, et la même imibilité de tueur professionnel.
Jusqu'à ce duel final, sanglante et logique conclusion d'une vie dédiée à la Voie du Samouraï, à son suzerain.
Et puis, il y a Raymond, qui n'est pas capable de tenir une vraie conversation, mais qui semble parfaitement comprendre Ghost Dog, et la réciproque semble aussi vrai, et la petite Pearlynn.
Tous 2 sont l'incarnation de l'espoir et de l'avenir. Mais un samouraï peut-il y avoir droit ?
Ghost Dog est un western moderne, teinté d'esprit japonais, qui parle d'une période révolue, et le fait de fort belle manière.
Un film marquant.