Voyage au bout du nanar

Sorti en DVD, le film a provoqué un véritable scandale à sa sortie et a été censuré de plus de 22 minutes. Le réalisateur, qui a continué à faire des films par la suite, n’a cependant jamais réussi à retrouver de financement à la hauteur de ce projet. Quant à la version non censurée — celle avec les 22 minutes manquantes — elle est aujourd’hui introuvable, sauf à fouiller sur des sites obscurs du Net, comme je le fais. Voilà ce qui peut donner envie de s’y plonger.

Hélas, après une première minute très efficace, avec une ambiance poisseuse qui rappelle Massacre à la tronçonneuse (logique, le réalisateur a vu ce film très jeune et a été depuis fanatique d’horreur), le film part en vrille. Il devient soit légèrement chiant, soit terriblement nanardesque. Les effets de montage, censés rendre l’ensemble plus dérangeant et expérimental, font surtout cheap et ridicules. Le jeu d’acteur oscille entre le vide absolu et le surjeu comique (mention spéciale à la scène du braquage). Les dialogues et situations sont complètement lunaires, et le scénario ne tient pas debout. Le grand-père nazi, censé expliquer pourquoi le personnage principal est un taré, mérite à lui seul un point Godwin.

On a vu bien pire, avant comme après. Et si ce film a été davantage censuré et banni que d’autres œuvres underground bien plus extrêmes, comme Snuff 102, c’est probablement parce qu’il s’agit d’un film "mainstream", avec un budget de 2 millions de dollars.

À regarder à la limite si vous êtes fan de gore — car ça reste assez violent — ou pour un bon nanar si vous avez le cœur bien accroché. Sinon, à zapper.