Le lézard à travers le temps.
Je vous ai parlé précédemment de l'aspect totalement improbable de "Godzilla V.S. Biollante", notamment en ce qui concernait l'origine de la nouvelle créature venue chercher querelle à notre lézard colérique bien-aimé. Eh bien sachez que tout cela n'est rien face au pitch de ce nouvel épisode, toujours signé Kazuki Ohmori.
En effet, il est question ici de (tenez vous bien)... voyage dans le temps ! Oui, d'étranges êtres venus du futur (du XXXIIIème siècle, si je ne m'abuse), atterrissent en 1992 (le présent de l'époque) afin de prévenir les habitants du Japon que Gojira, bourré comme un coin, s'apprête à tout péter sur son age. Seule option (qu'ils disent mais attention, faut pas se fier aux Futuriens, ils sont blancs), revenir en 1944 (première apparition recensée de Goji) et téléporter sa dépouille (oui, le gus est tué par un soldat japonais. je l'apprend en même temps que vous), afin qu'il ne subisse pas les retombées radioactive de la bombe H.
Comme si tout cela n'était pas assez compliqué pour le spectateur venu voir simplement des monstres se foutre sur la gueule, voilà-t-y pas que le dragon à trois têtes King Ghidorah (en lieu et place d'un King Kong souhaité par la Toho mais dont les droits revenaient trop chers), refait surface, ce qui permet d'apprendre finalement qu'il fût à l'origine trois petits gremlins volants tout mignons laissés sur l'île japonaise qui subira ensuite les terribles radiations.
Bref, c'est le bordel, et le scénario ne fait rien pour aider la migraine du spectateur tentant vainement de comprendre quelque chose à toutes ces conneries. Parce que si les japonais sont super forts en mathématiques et en réparation d'ordinateurs, les paradoxes temporels leurs ent complètement au-dessus du cigare, le script multipliant les erreurs de débutants, la plus plus énorme étant le fait que les habitants du "nouveau présent" se souviennent encore de Gojira malgré son élimination.
Une fois acceptée la nature hautement improbable du bousin, "Godzilla V.S. King Ghidorah" s'avère un sacré nanar puissance mille, singeant les blockbusters américains de l'époque sans en avoir le budget, occasionnant des fous rires garantis devant des séquences totalement nawak (la poursuite du cyborg, un grand moment), hilarité renforcée par des effets spéciaux affreusement cheapos.
Mais si les japonais savent bien faire une chose (en plus des maths et des ordis), c'est montrer des monstres géants se taper une petite partie de catch, et dans cette catégorie, ce nouvel opus s'en tire avec les honneurs, surtout lors de son final sentant bon le "Bioman" avec son King Ghidorah robotisé.
En somme, "Godzilla V.S. King Ghidorah", c'est un peu "Invasion Planète X" tourné au début des années 80, le charme rétro en moins, l'aspect nanar en plus. Mais qu'est ce que c'est drôle !
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