À quoi bon ?
Ce qui m'a d'abord marqué dans le cinéma d'Ozu, c'est sa façon de mettre en scène, avec autant d'intelligence que de finesse, les liens familiaux, l'ordre établi dans une famille ainsi que les...
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le 7 sept. 2017
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Ozu était bien plus intéressé par ses personnages que par les scénarios. Gosses de Tokyo en est une illustration parfaite. On suit deux « gosses » bien éveillés et à l’affût de bons coups à faire. Ozu a débuté dans la période du cinéma muet et il était spécialisé dans le burlesque qui reste très présent ici.
La première partie est assez légère, elle suit ces deux garnements puis l’air de rien on bascule dans un registre plus grave sans rien perdre du côté de l’humour. Le père des deux gamins est maître en recommandations pour motiver ses enfants à bien travailler à l’école et devenir importants dans la vie plus tard. Mais lui-même n’est qu’un modeste employé, courbant l’échine devant sa hiérarchie et prêt à se ridiculiser s’il perçoit que ses chefs attendent ça de lui. Les enfants devenus témoins du comportement de leurs pères adoptent une logique imparable : pourquoi travailler durement à l’école si c’est pour devenir le jouet de ceux qui sont de toute façon plus haut dans la hiérarchie sociale. Ils entament un dialogue avec leur père qui se montre insuffisant à fournir un argument tenant la route.
A travers ce film incisif sous ses airs inoffensifs, Ozu met en parallèle le monde des enfants et celui des adultes qui n'est pas si différent. Les grandes personnes ne sont que des gosses continuant à jouer des jeux puérils de pouvoir et de rivalité. Est-ce que cela vaut le coup d’aller à l’école et de travailler dur pour ça ?
Gosses de Tokyo donne un avant goût de cette autre réalisation d’Ozu : Bonjour qui explore une thématique similaire.
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le 25 avr. 2025
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