Marvel peut dormir tranquile.

Principal rival de Marvel, DC a encore bien du mal à imposer ses super-héros sur grand écran, à l'exception notable de Batman et Superman. Alors que le projet "Avengers" a pu voir le jour grâce à une stratégie marketing payante (du moins économiquement), consistant à produire une série de films nous présentant petit à petit chaque membres de la Dream Team avant de les réunir dans un méga blockbuster, sa nemesis, "Justice League of America" (incluant principalement Superman, Batman, Wonder Woman ou encore Flash), n'est pour l'instant pas prête de débarquer sur nos écrans, même si l'annonce d'un tel projet ne date pas d'hier. Histoire de ne pas totalement rater le coche entre deux Batman ou Superman, DC et Warner tentent cette fois d'adapter pour le cinéma Green Lantern, à leurs risques et périls. Détesté par la planète entière, le film de Martin Campbell n'est pourtant pas si catastrophique que ne le suggérait sa désastreuse réputation. Faisant l'effort (contrairement au récent "Thor") de s'intéresser un minimum à ce qu'elle raconte, cette transposition cinématographique souffre surtout d'avoir le cul entre deux chaises. Consciente des possibilités du matériau originel, elle tente (timidement, certes) de mettre en place une vraie mythologie et un univers quasiment inédit sur grand écran, avec de plus une certaine noirceur, mais revient rapidement à un schéma plus classique et prévisible à base d'héroïsme désuet et de romance peu intéressante. S'il n'est pas désagréable à suivre, le film pâtit du coup d'un manque flagrant d'enjeux, d'autant que l'action est trop rare et furtive pour réellement impressionner. Bouffée par un abus d'effets numériques, la mise en scène de Campbell peine à insuffler un véritable souffle épique malgré quelques plans réellement efficace (l'attaque de Paralax sur terre, magnifique) quand elle ne tombe pas dans une platitude désespérante. Du côté du casting, si Ryan Reynolds est beaucoup plus à l'aise en Hal Jordan qu'en Green Lantern et si les seconds rôles manquent de consistance, Peter Sarsgaard, lui, compose un excellent bad guy au destin tragique, apportant au film ses scènes les plus réussies. Une adaptation extrêmement bancale donc, trop hésitante envers la cible à privilégier et noyée sous une bouillie numérique mais loin d'être le naufrage artistique annoncé et pas déplaisante à regarder.
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le 27 avr. 2012

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Gand-Alf

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