A ne pas confondre avec Gung Ho, film de guerre de 1943. La guerre qui a lieu dans celui de Ron Howard est économique et sociale.
Agréable surprise que ce film de Ron Howard, bien trop méconnu.
Une petite ville des Etats-Unis est touchée par l’annonce de la fermeture de son usine de voitures, réservoir d’emploi de tout un territoire. Hunt Stevenson, joué par Michael Keaton, très investi dans son rôle, est envoyé au Japon demander l'aide d'une entreprise. Celle-ci va accepter de redonner une chance à l'usine et envoie une équipe de managers. Mais la cohabitation entre deux manières différentes de travailler va être difficile, d'autant plus que Hunt, pour sauver l'entreprise, s'empêtre dans un mensonge sur le futur du site.
D’un côté le monde ouvrier américain, avec ses gros bras, ses gigantesques syndicats mais aussi une certaine solidarité. De l’autre l'entrepreneuriat japonais, avec son culte de l'effort collectif, sa rationalisation parfois absurde, l'obsession de l'honneur. Ce sont des portraits assez justes du monde du travail, où les deux univers ont des choses à apprendre l'un de l'autre, pas de patriotisme « fuck yeah, usa ». Donald Trump n’a pas dû apprécier.
Drôle, relevé et humain pour un film sur le monde ouvrier à la fois au plus près de l’ouvrier mais aussi ouvert sur le monde. Le sujet reste d'actualité quand on voit le destin d'anciennes grandes villes industrielles telles que Boston ou Detroit. Le sujet ou la réalisation efficace brouillent les pistes sur son année de sortie : il est de 1986, mais il pourrait aussi bien dater de 1996.
Une série télévisée en a été tirée, inédite et inconnue par chez nous, c'est bien dommage.