Si tu veux t'en sortir, faut être capable de tout quitter en quelques secondes. Il en résulte un monde où les femmes n'ont pas grand rôle à jouer et où elles sont forcées de contempler, impuissantes, leur avenir s'éclaircir ou s'effondrer. On ne leur coupe pas la part belle, en même temps que peuvent-elles faire, elles qui vivent d’insouciance et de futilités quand nos deux têtes d'affiche sont des alphas sans émotions voués à la traque et à l'adrénaline. Pas même une adolescente perdue, qui n'apparait dans l'histoire que pour faire parler d'elle, ne parvient à attendrir le cuire des vrais hommes. Machisme et narcissisme, ce beau cocktail, gageons qu'il sera pour toujours à la mode.
J'ai regardé ce film parce qu’on m'avait dit que c'était le papa de 36 quai des orfèvres. J'ai beaucoup aimé le 36, alors naturellement j'allais regarder Heat. Mais force est de constater que si on comprend la comparaison, les deux films ne sont pas de la même envergure. Certes le face à face sur fond de criminel, certes l'alcool et la nuit, certes la cruauté du réel. Mais je trouve qu'il manque dans Heat les ambitions, les injustices et la vengeance pure qu'on pouvait retrouver dans 36 quai des orfèvres. Si l'ambiance sombre et la mise en place du duel fonctionne très bien ici, il reste que l’inextricabilité, la profondeur et l'implication émotionnelle qui en découle sont bien moins marqué. Ça manque de relief, même si ça reste un bon film.
6,5 étoiles.