Le film se déroule à cette époque semi-légendaire de l'unification de l'empire chinois et de l’avènement de son premier empereur, Qin Shi Huang (celui qui est gardé par les milliers de soldats en terre cuite). A l'époque, sept royaume co-existaient tant bien que mal. Jusqu'au moment où le roi Qin décide de combattre les six autres royaumes et de les annexer pour faire un grand empire. Les six royaumes envoient alors leurs assassins pour se débarrasser de ce gêneur.
Lorsque le film commence, Sans-Nom débarque. Il prétend avoir tué les principaux assassins pour protéger Qin. Il a donc l'honneur de raconter ses exploits au roi lui-même. Ce sont des histoires (dans différentes versions) que l'on va suivre dans le film.
Il y a fort longtemps maintenant, au début de ma cinéphilie, j'étais alors convaincu que l'esthétique faisait tout. Je vénérais un film simplement parce qu'il avait de belles images. Si j'avais vu Hero à cette époque, je l'aurais incontestablement adoré. Car le film est esthétiquement superbe. le jeu sur les couleurs et les images est une grande réussite. S'il n'y avait qu'un exemple (parmi d'autres), il y a ce combat entre Sans-Nom et Lame-Brisée sur le lac.
Oui, mais voilà. Si on enlève cette réussite esthétique, que reste-t-il au film ? Ben, pas grand chose. Et c'est là le problème.
Hero est un film incontestablement conçu pour le marché international. Son histoire, mélange improbable entre Rashomon et L'Empereur et l'Assassin (très beau film de Chen Kaige, injustement oublié de nos jours). Son casting, constitué des grandes stars chinoises actuelles : Jet Li, Tony Leung, Maggie Cheung et Zhang Ziyi. Sa vision d'une Chine quasi mythique, avec tous les détails qui caractérisent le pays à l'étranger : jeu de go, calligraphie, école d'arts martiaux... En bref, tout ça donne une image d'Epinal de la Chine ancestrale.
Quant à l'action elle-même... La multiplication des récits donnant différentes versions de la même histoire, ce n'est pas une nouveauté. Mais, à l'inverse de Rashomon, ici, on vit tout venir longtemps à l'avance et le résultat, prévisible à souhait, est aussi franchement plat.
En bref, un film qui se veut grandiose et qui tente vainement de cacher sa vacuité derrière de splendides images (et une splendide actrice, quand même, parce que Zhang Ziyi...enfin, vous me comprenez, quoi !).