Roger Vadim , Louis Malle et Federico Fellini signent en 1968 trois adaptations de nouvelles d’Edgar Allan Poe, respectivement Metzengerstein, William Wilson et Toby Dammit.
Metzengerstein - La princesse et le cheval -
Comme pour Barbarella Roger Vadim trouve là un bon prétexte pour filmer sa compagne du moment Jane Fonda qui joue le rôle d'une princesse débauchée. Vadim filme donc des amis à lui, membres de la jet-set des 60’s, en train de partouzer. Vexée de l'indifférence de son cousin la princesse fait mettre le feu à son écurie. La princesse s'attache alors à un mystérieux cheval noir rescapé de l'incendie. Le principal intérêt du cheval est de mettre en valeur les jolies jambes de la cavalière Jane Fonda que Vadim montre généreusement.
William Wilson - La mauvaise conscience-
Louis Malle commence par filmer des enfants, un des sujets qu'il sait le mieux traiter. Alors que le jeune William Wilson (un sadique) torture un de ses congénères intervient un autre étudiant nommé William Wilson. Plus tard, devenu étudiant en médecine, William Wilson (Alain Delon) se prépare à torturer une jolie blonde nue et attachée. Il est dérangé par un autre étudiant nommé, je vous le laisse deviner... William Wilson (Alain Delon dans un double rôle). Plus tard, en uniforme d' officier, on le revoit au cours d'une longue partie de cartes face à Giuseppina (Brigitte Bardot en brune). Après avoir gagné, William Wilson fouette Giuseppina. C'est là qu'intervient... Bruce Wayne alias Batman qui l'accuse d'avoir triché.
Mais non, en fait c'était William Wilson, mais vous l'aviez rectifié de vous-même.
Toby Dammit ou Il ne faut jamais parier sa tête avec le diable
A peine débarqué à Rome l'acteur célèbre Toby Dammit (Terence Stamp livide et hagard) bouscule un photographe. Fellini nous montre Rome avec le regard halluciné de Dammit (dammit damned) le maudit damné. Dammit a la vision récurrente du diable sous la forme d'une petite fille avec un ballon blanc. Venu tourner un western catholique, Dammit rencontre des personnalités du monde du spectacle dans une cérémonie en forme de cauchemar éthylique. Comme dans la Dolce Vita de nombreux acteurs, journalistes, producteurs font le portrait d'une société du spectacle en pleine décadence. Le pire de tous est Dammit lui-même. Il fuit la cérémonie organisée pour lui pour foncer vers son seul intérêt : conduire une Ferrari dans le brouillard nocturne...
Fellini s’éloigne-t-il trop de la nouvelle d’Edgar Allan Poe ? Au contraire, dirait Fellini, puisque la Ferrari est conduite plein Poe.
[Notes 3+7+8 , moyenne =6]