C'est difficile de lancer Hope a l'arrache, parce que le sujet du viol, c'est quand même super délicat, jamais très agréable a regarder et c'est cinématographiquement plutôt casse-gueule.
Mais je dois avouer avoir été très convaincu.
Déjà par le personnage de Son-Won, évidemment. La scène de la fameuse mauvaise rencontre aurait pu être d'un voyeurisme de mauvais goût, a la place j'ai eu le droit a une terrible solitude entre une petite fille et un adulte. Une simple confrontation bien plus effrayante que n'importe quel Jason, Freddy ou Leatherface.
Le sentiment de faiblesse est présent, et terriblement glaçant de réalisme. Un inutile a visage humain, un monstre aussi simple que cruel.
Plutôt que de foncer tête baissée dans le Revenge movie, le film opte pour un côté plus humain. Entre larmes et peurs, désespoir et galère, il n'y a pas vraiment de héros ici. Juste une famille face a un drame et une petite fille évidemment souffrante autant psychologiquement que physiquement.
Encore une fois, c'est difficile, mais pas voyeuriste. Il s'agit surtout d'une question de confiance, de "solutions" la ou il semble ne plus en avoir.
Oui, j'avais peur que le réalisateur sorte les violons, mais non. Les larmes comme les rires sont totalement justifiés. L'oeuvre dose parfaitement les moments de soufs vers des moments de confiances, ou Son-Won e de l'enfant détruit a celui en lente reconstruction.
Bien entendu il serait facile de dire comme un Âne que le film enfonce des portes ouvertes, mais est-ce si difficile a croire que l'espoir existe encore dans des petits gestes du quotidien? Par amour?
Et c'est la que le film marque des points, il est difficile de ne pas se reconnaître dans le père de famille, maladroit et souffrant dans l'ombre au profit du bien être de sa fille.
Hope est un film difficile dans son sujet, mais c'est aussi un film touchant. Et le choix dans la direction du film est plus que respectable. Entre propos typiquement Coréens et espoirs qui redonne le sourire, Hope ne se contente pas d'enfiler les horreurs comme des perles. C'est aussi un film profondément humain, sobre, et finalement aussi froid que beau.
Une récit dramatique, ou l'imaginaire de l'enfance, les papillons dans la nuit et les mascottes sympatoches peuvent jouer un rôle aussi crucial que l'entourage, pour tout simplement redonner une voix et un sourire disparu depuis trop longtemps.
Une triste aventure tachée de sang, certes, mais rempli de moment de joie, profondément touchant de simplicités.
Un film ni tout noir, ni tout blanc. Gris comme un jour de pluie, en attendant un rayon de soleil salvateur.