Franchement, j'avais peur d'un énième film moralisateur et misérabiliste centré sur une minorité mise de côté et incomprise. Mais il n'en est rien car le duo de réalisateurs, Olivier Nakache et Eric Toledano, trouve le ton juste pour faire de l'autisme un réel sujet de société, brassé par des respirations comiques salutaires et nécessaires. Hors normes nous fait ouvrir les yeux sur ces exclus et bouleverse par sa violente vérité en dépeignant le quotidien de deux associations parisiennes qui prennent en charge des cas complexes d'autisme que même les hôpitaux ne peuvent assurer. Presque à la façon d'un documentaire, on se plonge caméra à l'épaule au coeur d'un combat inimaginable contre l'immobilisme et pour l'ouverture à la tolérance. Ce genre d'intention touche droit au coeur et le courage sans limites des protagonistes nous oblige, spectateur, à inspirer au bonheur et pourquoi pas, à reconsidérer nos vocations ! Le scénario ne se force pas de dramatiser. Il se contente juste de retranscrire ces vies dédiées à un humanisme sans limites. Et c'est dans cette vérité factuelle, jamais pathos, que se dégage l'essence même du propos. J'ai été très surpris par le rôle plein d'empathie et à contre emploi de Vincent Cassel. Il rend hommage, avec Reda Kateb, à ces personnes totalement dévouées à leur fonction, comme des anges gardiens qui mettent de côté leurs vies personnelles pour celles des autres qui sont dans le besoin. Pour ne citer qu'eux, Hélène Vincent, en personnage secondaire, est bouleversante et le jeune Bryan Mialoundama se fait remarquer... Hors normes est un film d'une rare intensité qui peut, je l'espère, faire bouger les normes.