Monumental. Spielberg nous offre là un film de guerre légendaire.
Alors que 3 frères ont été tués au combat, il a été décidé de ramener le dernier survivant de la fratrie chez lui (d'après la "politique du dernier survivant", appliquée après la mort des 5 frères Sullivan sur le même navire). C'est ainsi qu'une escouade fraîchement débarquée de Normandie sera chargée de trouver et ramener sain et sauf le soldat James F. Ryan.
Les personnages du film sont tous excellents. Tom Hanks est bien entendu fantastique, à la fois drôle et touchant, et les autres des acteurs sont également très bons, de Barry Pepper à Edward Burns, en ant par Vin"F a m i l y"Diesel. Leur performance apporte une grande humanité au film, en voyant leurs moments de camaraderie tout comme leurs moments d'émotions, fatigués physiquement et psychologiquement par cette guerre. On s'attache à ces soldats, on prie pour leur survie et on prie pour leur réussite.
La réalisation renforce encore plus cet intimisme au sein de cette escouade que la caméra ne quitte jamais. L'utilisation de la caméra à l'épaule et le fait de constamment rester à hauteur humaine donnent un rendu presque journalistique à l'image, on est même assez proche de la vue subjective par moments. On a presque l'impression d'y être.
La scène du Débarquement est cultissime. D'une brutalité sans égal, on reste bouche bée devant ce carnage. Les explosions, les tirs incessants et les soldats qui se font massacrer, tout cela créé une ambiance absolument cauchemardesque. On ne peut rester de marbre devant cette scène qui fait pas moins de 25 min, elle nous prend littéralement aux tripes (à tel point qu'à la sortie en salle du film un numéro a ensuite été créé pour venir en aider aux vétérans dont les traumatismes ont ressurgi à cause du film, c'est dire le réalisme).
Le reste du film, n'ayant tout de même pas la puissance de la scène du Débarquement, est quand même excellent. La bataille finale dans le village fictif de Ramelle est aussi intense et marquante, tout comme les autres batailles moins spectaculaires qui se déroulent tout au long du long métrage. Et malgré ses 2h40, on ne voit pas le temps er, et tout s'enchaîne excellemment bien.
Car en dehors des scènes de bataille, c'est les interactions entre soldats qui font la beauté du film. Upham qui cherche à comprendre la signification de "Foupoudav" (Foutu Pourri d'Avance, FUBAR en anglais), les soldats se racontant des anecdotes ou encore la cagnotte mise en place pour deviner le métier du personnage de Tom Hanks. A travers ce conflit inhumain, l'humanité réussit tant bien que mal à subsister.
Car malgré l'horreur et l'atrocité de la représentation de la guerre dans ce film, Spielberg laisse aussi un côté héroïque et optimiste. Le film s'ouvre et se ferme sur le drapeau américain (un brin de patriotisme), et même si les personnages sont épuisés par la guerre, on garde cet aspect très "The Good War", ici on n'a pas le pessimisme de Requiem pour un Massacre ou Apocalypse Now. Mais à mon sens ce n'est pas plus mal, car cela ajoute une dimension très touchante et émouvante à certaines scènes.
presque 27 ans plus tard, il faut bien dire qu'Il faut sauver le soldat Ryan n'a pas pris une ride, toujours aussi émouvant et intense. Un chef d’œuvre à voir absolument !