En regardant J'ai tué ma mère, on oublie souvent qu'il s'agit là d'un premier film.
L'adolescence, la relation mère-fils, la haine, l'amour, l'incompatibilité des personnes, des rôles impossibles à assumer dans un monde où l'on n'a pourtant rien demandé à personne.
Ambitieux, oui. Et puis, ce visage parfait, l'homosexualité, les scènes de ralentis, les références artistiques constituent autant d'éléments qui auraient pu faire de ce premier film un essai prétentieux et raté.
Mais qu'on se le dise, Dolan est terriblement doué. Les dialogues, les situations, la justesse du film, ses moments de tendresse et de déchirement, ses scènes et ses trouvailles terriblement émouvantes en font une oeuvre à part entière où s'imprime déjà un style bien défini. Xavier Dolan sait où il va et nous livre un film certes autobiographique mais indéniablement universel, à l'esthétique soignée et d'une grande sincérité.
Une gueule parfaite, un bon jeu d'acteur, un grand talent de réalisation, des difficultés à financer le projet, une projection à Cannes et un succès critique unanime suivi de nombreux prix et d'une nomination aux César. A 19 ans.
Autant dire que son parcours fait rêver.
A noter, l'excellente performance d'Anne Dorval, superbe dans ce rôle de mère déée. Non, Anne Dorval, ce n'est pas seulement Criquette dans Le coeur a ses raisons..!
Il me tarde maintenant de découvrir la suite de son oeuvre, au petit Xavier.