On retrouve déjà de nombreuses thématiques que Cecil B. DeMille approfondira par la suite dans sa filmographie :
- La dichotomie entre la luxure de cour et les vertus chrétiennes. Les scènes où Jeanne d'Arc mène son armée s'opposent avec celles du roi Charles VII, manipulé par sa cour. Le parallèle avec les futurs péplums du réalisateur est évident, bien que le contexte soit différent (Empire romain contre monde chrétien).
- La vision virile du christianisme. Cecil B. DeMille, fervent protestant, reprend quelques clichés anticatholiques (sur l'Inquisition, la torture…), tout en rendant hommage à une sainte catholique. Dans ses futures œuvres médiévales, il adoptera une approche similaire, voire plus subtile : un rejet de l’obscurantisme au profit d’une entente entre croyants (Les Croisades en 1935, etc.).
- La réincarnation. Cela justifie l’introduction du personnage fictif d’Eric. On peut trouver cela anachronique, voire ridicule, mais cette invention s’inscrit dans la logique du réalisateur.
- Le lien entre é et présent. Ici, illustré par le prologue sur la Première Guerre mondiale.
Le film a cependant un défaut majeur : le choix de l’actrice principale.
Sur la forme, cette version est plus réussie que celle de Victor Fleming. Cecil B. DeMille se montre plus généreux en décors et en figurants. Il y a de belles scènes : la bataille d'Orléans, le sacre, le procès, l’utilisation de la couleur pour le feu, ...
Dans la lignée de Intolérance (1916) de D. W. Griffith, Cecil B. DeMille réalise une fresque historique ambitieuse pour l'époque.